LesChinois avaient dĂ©jĂ  aluni en 1976, en un seul essai - ce qui relĂšve de la performance, car Ă  titre de comparaison, l’URSS avait tentĂ© l’opĂ©ration 11 fois avant d’y arriver - et
D'abord Ă©tabli comme camp de travail forcĂ©, Treblinka devint l'un des trois centres de mise Ă  mort mis en place dans le cadre de l'OpĂ©ration Reinhard Ă©galement appelĂ©e Aktion Reinhard ou Einsatz Reinhard. En novembre 1941, sous les auspices de la SS et la police du district de Varsovie, dans le gouvernement gĂ©nĂ©ral, fut créé un camp de travail forcĂ© pour les Juifs appelĂ© Treblinka, puis Treblinka I. Les lieux servaient Ă©galement de camp de formation au travail » pour les Polonais non juifs qui avaient violĂ©, aux yeux des Allemands, la discipline du travail. Ces deux catĂ©gories de dĂ©tenus se trouvaient dans des unitĂ©s sĂ©parĂ©es et Ă©taient, pour la majoritĂ©, affectĂ©es Ă  une carriĂšre voisine. En juillet 1942, les autoritĂ©s de l'OpĂ©ration Reinhard terminĂšrent la construction d'un centre de mise Ă  mort, nommĂ© Treblinka II. PrĂ©vu pour l'extermination des Juifs de Varsovie, Treblinka II se situait dans le district de Varsovie du gouvernement gĂ©nĂ©ral. Cependant, parce qu'il faisait partie de l'OpĂ©ration Reinhard, c'est Odilo Globocnik, chef de la SS et de la police du district de Lublin, qui en avait la gestion. Quand Treblinka II se mit en marche, les deux autres centres de mise Ă  mort de l'OpĂ©ration Reinhard, Belzec et Sobibor, Ă©taient dĂ©jĂ  en action. Position et topographie de Treblinka II Mis en place pendant l'occupation allemande de la Pologne au cours de la Seconde Guerre mondiale, le camp de travail et centre de mise Ă  mort de Treblinka se situait dans le district de Varsovie, au sein du gouvernement gĂ©nĂ©ral Generalgouvernement. Le camp de travail, Treblinka I, fut construit autour d'une carriĂšre active avant la guerre, Ă  environ 6 kilomĂštres de la gare du village. Si la zone Ă©tait peu peuplĂ©e, on y trouvait nĂ©anmoins un important embranchement ferroviaire dans la bourgade de Malkinia Gorna, un peu plus frĂ©quentĂ©e. SituĂ©e Ă  mi-chemin des 160 kilomĂštres de voie ferrĂ©e sĂ©parant Varsovie de Bialystok, sa position en faisait un point de jonction avantageux entre les districts du Generalgouvernement et ces deux villes, et offrait un accĂšs facile Ă  Lublin, Radom et Bialystok. C'est dans cette rĂ©gion isolĂ©e que les artisans de l'OpĂ©ration Reinhard choisirent le site du centre de mise Ă  mort de Treblinka. Treblinka II se trouvait Ă  moins de deux kilomĂštres du camp de travail prĂšs du village de Wolka Okraglik, le long d'une autre voie ferrĂ©e reliant Malkinia et Siedlce. Les Allemands apportĂšrent quelques amĂ©liorations au rĂ©seau ferroviaire entre ces points grĂące Ă  des embranchements joignant le camp de travail et le centre de mise Ă  mort tout en gardant l'accĂšs Ă  Malkinia. Formant un trapĂšze de 400 sur 600 mĂštres l'Ă©quivalent de presque 34 terrains de football, le site du centre de mise Ă  mort Ă©tait densĂ©ment boisĂ© et Ă  l'abri des regards. Des branchages entrelacĂ©s dans la clĂŽture de fils barbelĂ©s et des arbres plantĂ©s autour servaient Ă  le camoufler. Des miradors de 8 mĂštres de hauteur Ă©taient placĂ©s sur le pĂ©rimĂštre et aux quatre coins. Le centre de mise Ă  mort se divisait en trois sections la rĂ©ception, les habitations, et la zone d'extermination. C'est dans la deuxiĂšme que se trouvaient les logements du personnel allemand et des gardes, ainsi que des bureaux, une clinique, des entrepĂŽts et des ateliers. Une partie comprenait Ă©galement les baraquements des prisonniers juifs sĂ©lectionnĂ©s parmi les nouveaux arrivants pour fournir la main-d'Ɠuvre nĂ©cessaire Ă  la fonction du camp l'extermination de masse. Les dĂ©portations vers Treblinka Les victimes de Treblinka provenaient essentiellement des ghettos situĂ©s dans les districts de Varsovie et Radom, dans le Generalgouvernement. Entre la fin juillet et septembre 1942, les Allemands dĂ©portĂšrent prĂšs de 265 000 Juifs depuis le premier, puis, d'aoĂ»t Ă  novembre, 346 000 depuis le deuxiĂšme. Depuis le district de Bialystok en Pologne occupĂ©e, administrativement rattachĂ©e Ă  la Prusse orientale allemande, plus de 110 000 Juifs connurent le mĂȘme sort entre octobre 1942 et fĂ©vrier 1943. Enfin, des convois en transportant au moins 33 300 autres vinrent du district de Lublin. La SS et la police allemande dĂ©portĂšrent Ă©galement des Juifs des zones occupĂ©es par la Bulgarie, Ă  Thrace et en MacĂ©doine, ainsi que 8 000 Juifs de Theresienstadt, dans le protectorat de BohĂȘme-Moravie, vers Treblinka II. D'autres petits groupes dont on ignore le nombre provenant d'Allemagne, d'Autriche, de France et de Slovaquie y furent tuĂ©s, aprĂšs un passage par divers lieux de transit du Generalgouvernement, ainsi que des Tsiganes et des Polonais, on ne sait combien exactement non plus. Les dĂ©portations vers Treblinka se poursuivirent jusqu'au printemps 1943, les plus notables Ă©tant celles des quelque 7000 Juifs transportĂ©s du ghetto de Varsovie, liquidĂ© aprĂšs le soulĂšvement. Quelques convois isolĂ©s arrivĂšrent aprĂšs le mois de mai. Le personnel de Treblinka I et II La direction du centre de mise Ă  mort Treblinka II se composait d'un petit nombre de SS allemands et de fonctionnaires de police, entre 25 et 35 hommes. Comme les autres centres de l'OpĂ©ration Reinhard, la majoritĂ© des employĂ©s allemands faisaient partie du programme d' euthanasie » Aktion T4. Le premier commandant de Treblinka II Ă©tait le Dr Irmfried Eberl, un mĂ©decin qui avait gazĂ© des patients en sa qualitĂ© de directeur mĂ©dical aux centres d' euthanasie » de Bradenburg et de Bernburg. Sa mauvaise gestion du camp entraĂźna son renvoi le 26 aoĂ»t 1942, six semaines seulement aprĂšs son arrivĂ©e. C'est Franz Stangl, transfĂ©rĂ© du centre de mise Ă  mort de Sobibor, qui le remplaça. Cet ancien agent de la police criminelle Kripo avait Ă©tĂ© directeur administratif adjoint aux centres de mise Ă  mort et d' euthanasie » de Hartheim et de Bernburg. AprĂšs la rĂ©volte des prisonniers de Treblinka le 23 aoĂ»t 1943, un troisiĂšme commandant lui succĂ©da, Kurt Franz, un ancien cuisinier dans les centres d' euthanasie » de Hartheim, Brandenburg, Grafeneck et Sonnenstein ainsi qu'au centre de mise Ă  mort de Belzec. Il assura ses fonctions Ă  Treblinka II jusqu'Ă  la liquidation du site en novembre 1943. À Treblinka I, le camp de travail, le capitaine SS Theodor van Eupen fut affectĂ© au poste de commandant de 1941 Ă  1944. Contrairement Ă  Treblinka II, oĂč la fonction dĂ©pendait des autoritĂ©s de l'OpĂ©ration Reinhard et de l'Aktion T4, celle de Treblinka I Ă©tait directement rattachĂ©e Ă  la SS et Ă  la police de Varsovie. PlacĂ©e sous la coupe des autoritĂ©s allemandes se trouvait Ă©galement une unitĂ© de gardes auxiliaires comprenant 90 Ă  150 hommes, anciens prisonniers de guerre soviĂ©tiques de diverses nationalitĂ©s ou civils ukrainiens sĂ©lectionnĂ©s ou recrutĂ©s pour le poste. Tous Ă©taient formĂ©s au camp de Trawniki, spĂ©cialement amĂ©nagĂ© par la SS et la police de Lublin. Le meurtre de masse Des convois de 50 ou 60 wagons s'arrĂȘtaient d'abord en gare de Malkinia. Par groupe de 20, ils Ă©taient ensuite dirigĂ©s vers le centre de mise Ă  mort. Les gardes ordonnaient aux victimes de se rendre dans la zone de rĂ©ception oĂč se trouvaient la voie de garage et le quai, ainsi qu'un bĂątiment ressemblant trait pour trait Ă  une petite station normale avec son horloge en bois, ses faux panneaux et horaires de trains. Les SS et les policiers allemands annonçaient aux victimes qu'elles Ă©taient arrivĂ©es dans un camp de transit et devaient remettre tout objet de valeur. La zone de rĂ©ception disposait Ă©galement d'une place de la dĂ©portation », un endroit clĂŽturĂ© comportant deux baraquements dans lesquels les dĂ©portĂ©s —hommes d'un cĂŽtĂ©, femmes et enfants de l'autre —devaient se dĂ©shabiller. C'est aussi lĂ  que se trouvaient de vastes entrepĂŽts oĂč Ă©taient stockĂ©es les affaires des prisonniers Ă  trier et envoyer en Allemagne via Lublin. Dans la zone d'extermination, un passage couvert et camouflĂ© appelĂ© le boyau » Schlauch en allemand menait de la zone de rĂ©ception aux chambres Ă  gaz, dans la zone d'extermination, qu'un panneau mensonger annonçait comme Ă©tant des douches. Les victimes, nues, devaient s'y rendre en courant. Une fois les portes hermĂ©tiquement verrouillĂ©es, un Ă©norme moteur diesel installĂ© Ă  l'extĂ©rieur diffusait du monoxyde de carbone, tuant tous les prisonniers. Les Sonderkommandos Ă  Treblinka II Des membres du Sonderkommando dĂ©tachement spĂ©cial, un groupe de dĂ©tenus juifs temporairement Ă©pargnĂ©s, travaillaient dans la zone d'extermination. Ils retiraient les corps des chambres Ă  gaz et, dans un premier temps, les enterraient dans des fosses communes. Puis, au mois d'octobre 1942, le personnel du camp ordonna d'exhumer les cadavres pour les brĂ»ler sur des fours » Ă  ciel ouvert construits Ă  l'aide de rails. Cette tĂąche revenait au Sonderkommando 1005, chargĂ© de dĂ©terrer et dĂ©truire toute preuve de meurtre de masse dans les territoires de l'Est occupĂ©s par l'Allemagne. RĂ©guliĂšrement, le personnel allemand et les gardes formĂ©s Ă  Trawniki abattaient les membres de ces dĂ©tachements de travailleurs juifs et les remplaçaient par un autre groupe dans de nouveaux convois. D'autres dĂ©tenus sĂ©lectionnĂ©s pour les Sonderkommandos qui travaillaient dans la zone d'administration-rĂ©ception Ă©taient chargĂ©s de recevoir les prisonniers Ă  la descente des trains, de leur dĂ©shabillage, de la collecte des objets de valeur et du passage forcĂ© dans le boyau » qui les menait Ă  la mort. Ils triaient ensuite les affaires des personnes exterminĂ©es pour prĂ©parer leur envoi vers l'Allemagne et ils Ă©taient affectĂ©s au nettoyage des wagons pour les dĂ©portations suivantes. On annonçait aux individus malades ou trop faibles pour atteindre les chambres Ă  gaz seuls qu'ils allaient ĂȘtre soignĂ©s. Des membres du Sonderkommando les emmenaient dans une zone camouflĂ©e qui ressemblait Ă  un petit hĂŽpital, croix rouge Ă  l'appui. C'est lĂ  que le caporal SS Willi Mentz, qui avait prĂ©alablement effectuĂ© des tĂąches agricoles dans les centres d' euthanasie » de Grafeneck et Hadamar, exĂ©cutait les victimes au-dessus d'une fosse commune. RĂ©sistance et rĂ©volte Ă  Treblinka Les dĂ©tenus juifs créÚrent un mouvement de rĂ©sistance Ă  Treblinka au dĂ©but de l'annĂ©e 1943. Quand les opĂ©rations du camp furent presque terminĂ©es, ils craignirent de voir le site dĂ©mantelĂ© et d'ĂȘtre tuĂ©s. Aussi, Ă  la fin du printemps et Ă  l'Ă©tĂ© 1943, les responsables de la rĂ©sistance choisirent la rĂ©volte. Le 2 aoĂ»t, les prisonniers s'emparĂšrent discrĂštement d'armes dans l'armurerie, mais furent dĂ©couverts avant de pouvoir prendre le contrĂŽle du camp. Des centaines d'entre eux se prĂ©cipitĂšrent vers la porte principale pour tenter de fuir. Beaucoup furent abattus Ă  la mitrailleuse. Plus de 300 parvinrent Ă  s'Ă©chapper, mais deux tiers d'entre eux furent repris et fusillĂ©s par les SS, la police allemande et les unitĂ©s militaires. Sur ordre d'Odilo Globocnik, chef de la SS et de la police Ă  Lublin, les SS et les policiers allemands firent dĂ©manteler le site par les survivants, puis les exĂ©cutĂšrent une fois la tĂąche accomplie. La fin des camps de Treblinka Les Allemands ordonnĂšrent le dĂ©mantĂšlement de Treblinka II Ă  l'automne 1943. De la fin juillet 1942 Ă  septembre 1943, on estime Ă  925 000 le nombre de Juifs qu'ils y exterminĂšrent, ainsi qu'un nombre indĂ©terminĂ© de Polonais, de Tsiganes et de prisonniers de guerre soviĂ©tiques. Treblinka I, le camp de travail forcĂ©, continua de fonctionner jusqu'Ă  la fin juillet 1944. Pendant que le centre de mise Ă  mort Ă©tait en activitĂ©, des Juifs Ă©taient sĂ©lectionnĂ©s parmi les nouveaux arrivants et transfĂ©rĂ©s vers Treblinka I. Ceux jugĂ©s trop faibles pour y travailler Ă©taient rĂ©guliĂšrement renvoyĂ©s Ă  Treblinka II et Ă©liminĂ©s. À la fin du mois de juillet 1944, alors que les troupes soviĂ©tiques approchaient, les autoritĂ©s du camp et les gardes formĂ©s Ă  Trawniki fusillĂšrent les prisonniers juifs restants, soit entre 300 et 700, puis se hĂątĂšrent de dĂ©manteler et d'Ă©vacuer le site. AprĂšs avoir dĂ©moli toute trace du camp, on planta des lupins et on installa un agriculteur allemand ethnique pour camoufler ce qui s'Ă©tait rĂ©ellement passĂ© sur les lieux. Les SoviĂ©tiques envahirent le camp de travail et le centre de mise Ă  mort au cours de la derniĂšre semaine de juillet 1944.
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Quatre ans aprĂšs, ces camps existent toujours, selon Jean-Luc Domenach, expert de la question. Bafouant droits humains et du travail, ils contribuent largement Ă  faire tourner l'Ă©conomie du pays.Le systĂšme punitif chinois repose encore et toujours pour l'essentiel sur les camps de travail forcé», explique dans un entretien Ă  l'ats ce professeur français de sciences politiques et spĂ©cialiste de la Chine, notamment de son systĂšme livre publiĂ© en 1992, Chine l'archipel oublié», est considĂ©rĂ© comme l'une des recherches les plus importantes sur les camps concentrationnaires chinois. Sa vaste enquĂȘte y rĂ©vĂ©lait l'Ă©tendue du plus grand systĂšme de dĂ©tention du monde. Il prĂ©pare actuellement un nouveau livre sur le sujet, prĂ©vu pour de 1000 camps au totalIl y a aujourd'hui entre 5 et 8 millions de prisonniers dans prĂšs de 1000 camps de travail forcé», affirme Jean-Luc Domenach. Selon ses derniĂšres recherches, il y a environ 750 laogai» camps de rĂ©forme ou rééducation par le travail» et entre 100 et 200 laojiao» camps d'enseignement par le travail».Les laogai» concernent surtout les prisonniers politiques et de droit commun. Ce systĂšme de camps avait Ă©tĂ© créé par Mao TsĂ©-Toung et a longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme l'Ă©quivalent du goulag soviĂ©tique. A la fin des annĂ©es 50, les laogai» ont emprisonnĂ© jusqu'Ă  20 millions de personnes, selon le professeur laojiao» regroupent les peines pour la petite dĂ©linquance crimes mineurs, petits vols et trafic de drogues. Il y a aussi des camps spĂ©ciaux, notamment pour les jeunes, les droguĂ©s et les en 2 ou 3 minutesDans les deux types de camps principaux, les prisonniers, jugĂ©s en gĂ©nĂ©ral en 2 ou 3 minutes, sont livrĂ©s Ă  des travaux terriblement durs, lourds et longs contre une rĂ©munĂ©ration dĂ©risoire. Autant dire qu'il s'agit de vol de travail», affirme M. une main-d'oeuvre presque gratuite qui sert Ă  tout construction de routes, de ponts, de logements, de voitures, mais aussi de toutes sortes de produits commerciaux fabriquĂ©s Ă  la chaĂźne et Ă  bas prix, cite-t-il en exemples. Ces camps de travail passent des contrats avec des entreprises et souffrent aussi de graves problĂšmes de corruption, explique l' mĂ©caniques, vĂȘtements, dĂ©corations de NoĂ«l, jouets, raquettes et balles de ping pong, thĂ© noir, etc autant de produits que l'on retrouve dans les rayons de magasins occidentaux, notamment en France et en Suisse, et qui ont Ă©tĂ© directement fabriquĂ©s dans des camps de travail, au fouet», selon l'expression du spĂ©cialiste. Un marchĂ© qui pourrait se chiffrer en milliards, selon les enquĂȘtes sur le occidentaleSi ces camps de travail sont moins atroces» en 2018 que durant la pĂ©riode maoĂŻste des annĂ©es 50, ils restent nĂ©anmoins une horreur» qu'il faut continuer Ă  faire connaĂźtre et dĂ©noncer, souligne M. Domenach. Aujourd'hui, il s'agit plus d'exploiter Ă©conomiquement le travailleur forcĂ© que d'Ă©liminer des prisonniers politiques, dissidents ou hautement criminels, regrette par ailleurs l'indiffĂ©rence des gouvernements occidentaux par rapport Ă  ces camps de travail forcĂ©, moteur de l'Ă©conomie chinoise. Il constate que malheureusement peu d'accords de libre-Ă©change avec PĂ©kin mentionnent cette spĂ©cialitĂ© les prisons noiresEnfin, d'autres lieux de dĂ©tention extrajudiciaire en Chine inquiĂštent Jean-Luc Domenach les prisons noires. Il s'agit d'hĂŽtels, d'appartements, de caves ou de bureaux dĂ©saffectĂ©s transformĂ©s en prisons illĂ©gales par les pouvoirs locaux.La loi autorise la police locale, provinciale ou nationale Ă  enfermer et retenir pour deux fois six mois des personnes, essentiellement des intellectuels et avocats, critiquant le pouvoir communiste. Entre 20 et 30'000 personnes seraient actuellement concernĂ©es», selon ses rĂ©centes de mention des camps de travail dans l'ALE avec PĂ©kinEn Suisse, Ă  l'Ă©poque de la signature de l'accord de libre-Ă©change ALE entre la Chine et la Suisse, une plate-forme de cinq ONG avait dĂ©fendu bec et ongle la question des droits humains pour ce traitĂ© bilatĂ©ral. Elle avait notamment insistĂ© sur la situation dans les camps de travail forcĂ©. Aucune mention n'y de cinq ans aprĂšs la signature de l'accord 6 juillet 2013 et quatre ans aprĂšs son entrĂ©e en vigueur 1er juillet 2014, Thomas Braunschweig se dit toujours trĂšs déçu de la politique suisse» dans ce contexte. Responsable du dossier chinois Ă  Public Eye, il dĂ©plore l'attitude peu courageuse du Conseil fĂ©dĂ©ral, qui n'a mĂȘme pas osĂ© mentionner les mots droits humains» dans l' lui, le chef du DĂ©partement fĂ©dĂ©ral de l'Ă©conomie DEFR Johann Schneider-Amman avait promis de faire figurer les droits humains dans le prĂ©ambule du traitĂ©. Une promesse jamais ignorĂ©esL'ALE avec la Chine est donc trĂšs en deçà de tous les accords conclus rĂ©cemment par la Suisse, dont le prĂ©ambule contient au moins une rĂ©fĂ©rence aux droits humains et Ă  la DĂ©claration universelle. Visiblement, la Suisse leur accorde un poids diffĂ©rent selon le partenaire de nĂ©gociations, avaient critiquĂ© Ă  l'Ă©poque les ONG suisses regroupĂ©es dans la Plateforme Chine».Celle-ci avait insistĂ© pour que l'ALE contienne des dispositions contraignantes concernant le respect des droits humains et des normes du travail. En vain. La plupart de ses revendications avaient Ă©tĂ© le DĂ©partement fĂ©dĂ©ral des affaires Ă©trangĂšres DFAE Ă©tait ouvert aux question des droits humains, ce n'Ă©tait pas le cas du SecrĂ©tariat d'Etat Ă  l'Ă©conomie SECO des services de M Schneider-Amman, se souvient M. Braunschweig. Le SECO a clairement influencĂ© le Conseil fĂ©dĂ©ral», dit-il, critiquant une posture idĂ©ologique inflexible».ats Lesamis fascistes de l’impĂ©rialisme canadien – troisiĂšme partie: Le rĂŽle de l’OUN et de l’ArmĂ©e insurrectionnelle ukrainienne dans la guerre nazie contre l’URSS et dans l’Holocauste

C’est dans le contexte du cataclysme europĂ©en de 1914-1918 que va naĂźtre la Russie soviĂ©tique puis l' 1914, la Russie du Tsar Nicolas II compte 170 millions d’habitants. 85 % de la population vit de l’agriculture. Le servage n’est officiellement aboli qu’en 1861. Une part considĂ©rable de ses moujiks paysans vivent misĂ©rablement et ont soif de terres ». Ce sont eux qui formeront les troupes des armĂ©es du Tsar. En aoĂ»t 1914, le Tsar entraĂźne la Russie dans la guerre aux cĂŽtĂ©s de l'entente franco-anglaise pour officiellement sauver sa sƓur slave » la Serbie, mais secrĂštement projette de s'emparer de la Galicie pour conquĂ©rir l’ArmĂ©nie et Constantinople. DĂšs le dĂ©but de la guerre, la confrontation avec l’Allemagne, puissante et fortement industrialisĂ©e, rĂ©vĂšle toutes les faiblesses de la Russie des Romanov. L'arriĂ©ration de l'Ă©conomie russe, qui combine usines ultramodernes dans quelques grandes villes et d'immenses territoires semi-fĂ©odaux, se montre incapable de nourrir, de chausser et d'armer ses troupes. En aoĂ»t 1914, la bataille de Tannenberg, en fĂ©vrier 1915 celle des lacs Mazures dĂ©sagrĂšgent dĂ©finitivement les armĂ©es tsaristes. Au printemps 1917, des soldats Russes mettent crosse en l’air, parfois au cri d' À bas la guerre » et fusillent leurs officiers. Manisfestation d’ouvriers et soldats, 1er mai 1917, Petrograd. Source library of Congress, USA. Pour dĂ©nommer les Ă©vĂ©nements des rĂ©volutions russes, l’histoire a retenu les dates en fonctions du calendrier Julien, tel qu'il Ă©tait d'usage Ă  l'Ă©poque des faits. 23 fĂ©vrier 1917 du calendrier Julien, date correspondant au 8 mars dans notre calendrier grĂ©gorien À l’occasion de leur JournĂ©e internationale », les femmes ouvriĂšres et mĂ©nagĂšres dĂ©filent paisiblement Ă  Petrograd Saint-PĂ©tersbourg, alors capitale russe. Elles rĂ©clament du pain, le retour de leurs maris partis au front, la paix et... la RĂ©publique. Les difficultĂ©s d’approvisionnement liĂ©es au froid poussent un grand nombre d’ouvriers des usines Poutilov, les plus importantes de la ville, Ă  faire grĂšve et Ă  se joindre au dĂ©filĂ©. 24 fĂ©vrier 1917 Les femmes persĂ©vĂšrent et rĂ©ussissent Ă  entraĂźner les ouvriers des autres usines. Ces ouvriers s'organisent dans des conseils grande assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, les fameux soviets, en russe composĂ©s de dĂ©lĂ©guĂ©s ouvriers Ă©lus et rĂ©vocables, tout comme ils l'avaient fait durant la premiĂšre rĂ©volution russe, seulement douze ans auparavant, en 1905. 25 fĂ©vrier 1917 La grĂšve a gagnĂ© la totalitĂ© des usines de la Ă©tudiants rejoignent le mouvement. 26 fĂ©vrier 1917 L’état de siĂšge est dĂ©crĂ©tĂ©. 1er mars 1917 Le Tsar nomme un nouveau gouvernement. 2 mars 1917 15 Mars, grĂ©gorien Alors que l’agitation a gagnĂ© toute la Russie et mis sur la touche les autoritĂ©s, le Tsar abdique aprĂšs avoir consultĂ© l’état-major. 3 mars 1917 ParallĂšlement Ă  la convocation d’un congrĂšs des soviets, les reprĂ©sentants de l'ancienne Douma tsariste forment un gouvernement provisoire. Deux organes de pouvoir se constituent celui des ouvriers et des soldats – le Soviet –, et celui du gouvernement provisoire. Ces deux pouvoirs ne vont cesser de s'affronter durant les mois suivants. Le gouvernement provisoire est d'abord dirigĂ© par le prince Georgi L'vov, puis par le socialiste-rĂ©volutionnaire Alexandre Kerensky. Jours de rĂ©volution, foule devant des bĂątiments officiels, Petrograd, 1917. Source library of Congress, USA Dix jours qui Ă©branlĂšrent le monde, titre de l’ouvrage sur la rĂ©volution bolchevique de John Reed, journaliste et militant communiste amĂ©ricain. 3 - 4 avril 1917 Retour d'exil de Vladimir Ilitch Oulianov-LĂ©nine. Il lance le mot d'ordre Tous les Pouvoirs aux soviets ! » et proclame Nous sommes dans une transition de la premiĂšre Ă©tape de la rĂ©volution, qui a donnĂ© le pouvoir Ă  la bourgeoisie [...] Ă  sa deuxiĂšme Ă©tape, qui doit donner le pouvoir au prolĂ©tariat et aux couches pauvres de la paysannerie ». 3 juillet 1917 À Petrograd, vers 9 heures, 7 rĂ©giments de mitrailleurs se dirigent vers le palais du gouvernement provisoire. En route s’adjoignent des colonnes venues des usines et de nouvelles unitĂ©s militaires. Les JournĂ©es de Juillet » sont ouvertes. Sachant les insurgĂ©s isolĂ©s, les bolchĂ©viques fraction du Parti ouvrier social-dĂ©mocrate de Russie dirigĂ©e par LĂ©nine tentent de convaincre les manifestants d'un retour au calme. 4 - 5 juillet 1917 Le gouvernement du socialiste-rĂ©volutionnaire Kerensky rĂ©tablit l'ordre ; les bolcheviques sont arrĂȘtĂ©s, dĂ©portĂ©s et retournent Ă  la clandestinitĂ©. 25 - 31 aoĂ»t 1917 Tentative de coup d'Ă©tat militaire menĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Kornilov. Kerensky est contraint de faire appel aux gardes rouges et aux soviets pour sauvegarder la capitale et faire Ă©chouer le putsch. Fin aoĂ»t, les bolcheviques sont majoritaires dans les soviets des grands centres industriels. Jours de rĂ©volution, barricades rue Liteynyy Prospekt, Petrograd library of Congress, USA 7 octobre 1917 Le soviet de Petrograd se dote d'un ComitĂ© Militaire RĂ©volutionnaire CMR. 24 - 25 octobre 1917 Le CMR dĂ©crĂšte et lance l'insurrection armĂ©e. 25 octobre 1917 7 novembre 1917- GrĂ©gorien L'insurrection est victorieuse, les bolchĂ©viques sont au pouvoir. Le gouvernement soviĂ©tique proclame les premiers dĂ©crets publication et fin des traitĂ©s secrets, demande de paix sans annexion DĂ©cret sur la paix ; la grande propriĂ©tĂ© fonciĂšre est abolie immĂ©diatement sans aucune indemnitĂ© DĂ©cret sur la terre. 20 dĂ©cembre 1917 Formation de la TchĂ©ka police politique pour faire face aux forces de la contre-rĂ©volution, aux nombreux sabotages, aux tentatives d’assassinat des dirigeants bolcheviques. Cet organisme est placĂ© sous le contrĂŽle d’un vieux bolchevique, FĂ©lix Dzerjinski. Affiche de propagande le camarade LĂ©nine nettoie la terre de ses dĂ©chets » de Viktor Nikolaevich Deni Denisov 1893-1946, 1920. Source collection reprĂ©sente LĂ©nine balayant les ennemis de la RĂ©volution tels que de haut en bas et de droite Ă  gauche le pouvoir tsariste, les chefs d'entreprise et les prĂȘtres de l'Eglise orthodoxe. 23 fĂ©vrier 1918 Fondation de l'ArmĂ©e rouge par Lev Davidovitch Bronstein dit Trotski contre l'avis des vieux bolchĂ©viques, il dĂ©cide d'associer Ă  cette armĂ©e, parfois sous la contrainte, des officiers de l'ancien rĂ©gime qu'il fait encadrer par des commissaires politiques. 3 mars 1918 Signature du traitĂ© de Brest-Litovsk entre la Russie soviĂ©tique et les Empires centraux menĂ©s par l'Allemagne. Celle-ci impose des conditions trĂšs dures au jeune Etat dĂ©jĂ  confrontĂ© Ă  la guerre civile la Russie perd les pays baltes, la BiĂ©lorussie, elle perd aussi l'Ukraine son grenier Ă  blĂ© au profit d’un Ă©phĂ©mĂšre gouvernement national Rada. Mise en place du Communisme de guerre », pĂ©riode dĂ©finie par Trotski comme la rĂ©glementation de la consommation dans une citadelle assiĂ©gĂ©e ». Le rĂ©gime se durcit, les partis soviĂ©tiques jusque-lĂ  autorisĂ©s doivent entrer dans la clandestinitĂ©, la quasi-totalitĂ© d’entre-deux ayant rejoint la contre-rĂ©volution. Des mesures d’Etatisation Ă©conomique » sont prises nationalisation des industries novembre 1920, monopole de l'Etat sur le commerce extĂ©rieur 4 mai 1918 puis le commerce intĂ©rieur 21 novembre 1918, rĂ©quisition des produits agricoles dĂ©cidĂ©e en mai-juin 1918, etc. ÉtĂ© 1918 Anglais, Allemands, Français, Italiens, AmĂ©ricains, Canadiens, Polonais, Roumains, Grecs, Japonais et mĂȘme Chinois interviennent ; les lĂ©gion tchĂ©coslovaques, elles, Ă©taient intervenues plus tĂŽt encore. Leur but commun soutenir les armĂ©es blanches, les factions antibolchĂ©viques et renverser le pouvoir qui en appelle, avec un certain succĂšs, Ă  la RĂ©volution mondiale. À la fin de l'Ă©tĂ©, le pouvoir soviĂ©tique ne contrĂŽle plus que la rĂ©gion du grand Moscou, devenue capitale. 30 aoĂ»t 1918 Une socialiste rĂ©volutionnaire, Fanny Kaplan, tire sur LĂ©nine et le blesse trĂšs griĂšvement, il en gardera des sĂ©quelles jusqu’à sa mort. 28 fĂ©vrier 1921 Alors que la guerre civile est terminĂ©e et que l’ArmĂ©e rouge est victorieuse, le pouvoir soviĂ©tique doit faire face Ă  l’insurrection des marins de Cronstadt cĂ©lĂšbre base navale russe, en face de Petrograd contre le pouvoir des bolchĂ©viques. Bien que le soulĂšvement puisse exprimer une exaspĂ©ration contre le communisme de guerre, le parti bolchevique, rĂ©uni Ă  l’occasion de son Xe CongrĂšs, se rĂ©sout unanimement Ă  l’écrasement d’une insurrection qui menace d’une reprise de la guerre civile et expose directement Petrograd. 12 mars 1921 Au cours de ce Xe CongrĂšs du Parti Communiste, LĂ©nine propose d’en finir avec le communisme de guerre. Il Ă©voque la nĂ©cessitĂ© d’une nouvelle politique Ă©conomique La NEP NovaĂŻa EkonomitcheskaĂŻa Politika. Celle-ci prĂ©voit un retour, partiel et contrĂŽlĂ©, aux mĂ©thodes de l'Ă©conomie capitaliste une certaine libertĂ© de commerce, une ouverture partielle aux investisseurs Ă©trangers, une dĂ©nationalisation du commerce intĂ©rieur et des petites entreprises industrielles. L’adoption de la NEP va permettre d’amĂ©liorer la situation Ă©conomique et de rĂ©tablir la confiance avec la paysannerie. Mais la NEP va aussi entraĂźner la formation de couches de privilĂ©giĂ©s qui vont s’ajouter Ă  celles qui existaient dĂ©jĂ  techniciens et spĂ©cialistes dont l’État SoviĂ©tique Ă©tait bien obligĂ© de rĂ©tribuer les services s’il voulait les utiliser et membres de l’appareil d’État profitant de leur situation pour apporter d’abord une solution Ă  leurs propres difficultĂ©s Ă©conomiques. 30 dĂ©cembre 1922 Un traitĂ© signĂ© entre la RĂ©publique Socialiste SoviĂ©tique FĂ©dĂ©rative de Russie, l’Ukraine, la BiĂ©lorussie et la RĂ©publique de Transcaucasie donne naissance Ă  L’Union des RĂ©publiques SoviĂ©tiques Socialistes l’URSS. 21 janvier 1924 Mort de Vladimir Ilitch LĂ©nine. DĂ©jĂ , lors du XIIe congrĂšs du PCR, affaibli par une troisiĂšme attaque cĂ©rĂ©brale, il ne peut s’opposer Ă  l’ascension de celui qui a dĂ©jĂ  concentrĂ© de façon autoritaire le pouvoir Joseph Djougachvili Staline. 12 novembre 1927 Trotski, qui avec LĂ©nine incarnait la rĂ©volution d’Octobre, est expulsĂ© vers Alma-Ata, dans le Kazakhstan. Cet exil symbolise la victoire de Staline contre toute opposition et la mise en place de son pouvoir totalitaire. 1er octobre 1928 Staline met fin Ă  la NEP. Il rĂ©active le comitĂ© de planification – le Gosplan – et lance le premier plan quinquennal qui vise Ă  doter l’URSS d’une industrie lourde. Celle-ci se fera au dĂ©triment des biens de consommation et de l’agriculture. Septembre - dĂ©cembre 1929 Staline impose la collectivisation forcĂ©e des terres agricoles et la constitution des fermes collectivistes – Kolkhozes et Sovkhozes. Au nom de la lutte contre les paysans riches les Koulaks, il se livre Ă  une vĂ©ritable guerre contre les campagnes, qui provoquera gestes de dĂ©sespoir et famine. RĂ©union dans un kolkhoze dans la rĂ©gion de Kiev, National Council of American-Soviet Friendship, New York / Library of Congress, USA 1er dĂ©cembre 1934 Assassinat de Kirov, bolchĂ©vique depuis 1905, figure montante du Politburo bureau politique, centre de dĂ©cisions, composĂ© de la direction du Parti. Staline accuse d’emblĂ©e l’ancien compagnon de LĂ©nine et dirigeant de l’Internationale Communiste, Zinoviev. C’est le dĂ©but des grandes purges staliniennes. Prisonniers du Goulag sur le chantier du canal du Belomorsk en 1932. © DR. Le canal, reliant la mer Blanche Ă  la mer Baltique prĂšs de Saint-PĂ©tersbourg, connu sous le nom de Belomorkanal, fut inaugurĂ© par Staline en 1933. Entre 12 000 et 25 000 prisonniers ont pĂ©ri pendant sa construction. 2 mai 1935 Signature du pacte dit Laval-Staline », pacte d’assistance mutuelle entre la France et l’URSS. Si ce pacte n’aura finalement que peu de traduction concrĂšte, il est rĂ©vĂ©lateur de la volontĂ© de Staline de rechercher l’appui des dĂ©mocraties occidentales face Ă  la menace de l’Allemagne nazie et du fascisme. La politique des fronts populaires que le Komintern l’Internationale communiste met en place sera la traduction internationale de cette volontĂ© d’ouverture vers l’ouest. Fin aoĂ»t 1935 Lancement du mouvement stakhanoviste. Ce mouvement, du nom d’Alexis Stakhanov, mineur du Donets autour duquel se construit une lĂ©gende, vise Ă  intensifier au maximum la productivitĂ© de chaque travailleur et Ă  l’inciter Ă  aller au-delĂ  des quotas que lui fixe le plan. De 1933 Ă  1937, le second plan quinquennal met en pratique cette intensification maximale de l’exploitation, couplĂ©e Ă  une amĂ©lioration qualitative la productivitĂ© du travail augmente de 82 %, soit deux fois plus qu'au cours du premier plan. Stakhanov instrument de forage Ă  la main, vers Office of War Information / Library of Congress, USA 18 juin 1936 Ouverture du premier des Grands procĂšs de Moscou, appelĂ© ProcĂšs des seize. Zinoviev et Kamenev, proches collaborateurs de LĂ©nine, sont les deux principaux accusĂ©s. Ils sont jugĂ©s pour la participation au meurtre de Kirov et Ă  des actes de sabotages ». Le 24 juin, les seize accusĂ©s sont immĂ©diatement exĂ©cutĂ©s. Entre juin 1936 et mars 1938, Staline Ă©radique tous les opposants Ă  son pouvoir monde Ă©conomique et scientifique, hĂ©ros de la guerre civile, puis l’opposition de droite dont Boukharine. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, entre 1936 et 1938, durant la pĂ©riode de la grande terreur stalinienne, ce sont des millions de SoviĂ©tiques qui seront fusillĂ©s ou envoyĂ©s dans les goulags camps de travail forcĂ©. 23 aoĂ»t 1939 Signature du pacte germano-soviĂ©tique. À Moscou, Ribbentrop et Molotov, les ministres des Affaires Ă©trangĂšres respectifs de l'Allemagne nazie et de l'URSS, signent un pacte de non-agression. Staline espĂšre ainsi contenir les ambitions de conquĂȘte d'Hitler vers l'est. Ce pacte prĂ©voit des closes secrĂštes le partage de la Pologne entre les deux totalitarismes et l’annexion par l’URSS des pays Baltes. Pour Staline, c’est aussi une rĂ©ponse aux accords de Munich Chamberlain pour la Grande-Bretagne et Daladier pour la France signĂšrent les accords de Munich, en 1938, avec Hitler et Mussolini. La TchĂ©coslovaquie fut sacrifiĂ©e et l’URSS Ă©cartĂ©e d’un accord de paix. 22 juin 1941 À 3 heures du matin, plus de 3,3 millions de soldats allemands mais aussi italiens, hongrois, slovaques, roumains et finlandais envahissent le territoire de l'Union soviĂ©tique. Le nom de code de l'opĂ©ration Barbarossa. Ce jour-lĂ , les armĂ©es allemandes enfoncent le front russe, au nord vers Leningrad, au centre vers Moscou, au sud vers Odessa et Kiev. Mais la guerre contre la Russie n’est pas la Blitzkrieg » dont rĂȘve Hitler. L’automne boueux, puis l’hiver glacĂ©, la rĂ©sistance acharnĂ©e de l’ArmĂ©e rouge mais aussi de la population de Moscou et de Leningrad bloquent les troupes allemandes aux portes des deux capitales de la Russie. À l’hiver 1941, le front s’étale sur 3 000 kilomĂštres. Soldats de l’ArmĂ©e Rouge, prĂšs de Leningrad, 1941. Source Library of Congress, USA. 2 fĂ©vrier 1943 Victoire soviĂ©tique Ă  Stalingrad tournant de la guerre aprĂšs leur Ă©chec devant Moscou, les Allemands ont entrepris, en septembre 1942, le siĂšge de Stalingrad. Les Russes dĂ©fendent farouchement chaque maison, chaque ruelle. En novembre, la 6e armĂ©e de Friedrich Paulus se trouve Ă  son tour encerclĂ©e par les divisions Joukov. 270 000 allemands sont enfermĂ©s dans la ville, sans ravitaillement, et le FĂŒhrer exige de Paulus qu’il tienne Ă  tout prix. Des milliers de soldats sont ainsi victimes du froid qui atteint -30 °C, et Paulus capitule le 2 fĂ©vrier 1943. Combats dans les rues de Stalingrad, novembre 1942. © Lebrecht/Leemage. DĂ©cembre 1943 Staline dissout le Komintern et le 15 mars 1944 le chant L’Internationale n’est plus l’hymne de l’Union soviĂ©tique. Elle est remplacĂ©e par un hymne patriotique Ă  la gloire de Staline. Votre navigateur n'est pas compatible 27 janvier 1944 La contre-offensive de l’ArmĂ©e rouge est victorieuse. Avec l’aide de la population, les soldats soviĂ©tiques parviennent Ă  lever dĂ©finitivement le siĂšge imposĂ© par l’armĂ©e allemande Ă  Leningrad. Les armĂ©es du Reich sont rejetĂ©es Ă  plus de 60 km de la ville. Pouchkine, Gatchina et Tchoudovo sont libĂ©rĂ©es. Ce siĂšge, peut-ĂȘtre le plus long de l’histoire, a durĂ© presque 900 jours ; il serait responsable de la mort de prĂšs de 2 millions d’individus. 20 avril 1945 DĂ©but de la bataille de Berlin. Le 20 avril 1945, date anniversaire d'Adolf Hitler, la bataille de Berlin commence par un assaut de chars soviĂ©tiques qui se heurte Ă  une rĂ©sistance allemande. Les SoviĂ©tiques envoient d'abord l’infanterie afin de nettoyer » les faubourgs de Berlin. PĂ©nĂ©trant enfin dans la ville, fortement dĂ©truite Ă  la suite des bombardements successifs alliĂ©s, le gĂ©nĂ©ral Joukov dĂ©cide de bombarder Ă  l’arme lourde le centre-ville. â–ș Le 26 avril, les SoviĂ©tiques s'emparent de l'aĂ©roport de Tempelhof, ce qui prive les Allemands du peu de soutien de la Luftwaffe. â–ș Dans la nuit du 30 avril, Hitler se suicide d'une balle dans la tĂȘte. Le soir mĂȘme, le drapeau rouge Ă  la faucille et au marteau flotte sur le Reichstag le parlement allemand â–ș Le 1er mai, le gĂ©nĂ©ral allemand Weidling dĂ©cide de capituler. Mais certaines poches de rĂ©sistance continuent Ă  combattre jusqu'au 5 mai. â–ș Le 8 mai 1945 signe la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Mai 1945 L’URSS sort de la guerre Ă  la fois meurtrie, exsangue et grandie. Une immense partie de l’Europe est dĂ©sormais zone d’occupation soviĂ©tique. Ce glacis allait, en 1947-1948, former avec l’URSS un monde Ă  part, le bloc soviĂ©tique », sĂ©parĂ© de l’autre bloc par une frontiĂšre de miradors, barbelĂ©s et champs de mine. La zone d’influence soviĂ©tique s’étend sur plus de 23 400 000 kilomĂštres carrĂ©s oĂč vivent 360 millions de personnes. Mais cette position nouvelle, les SoviĂ©tiques l’ont payĂ©e trĂšs cher. La guerre a fait 20 millions de morts, civils et militaires. Timbre de l’URSS cĂ©lĂ©brant la victoire de Stalingrad, 1945. Source Kolekzioner. 4 - 11 fĂ©vrier 1945 ConfĂ©rence de Yalta en CrimĂ©e. Elle rĂ©unit Roosevelt, prĂ©sident des États-Unis, Churchill pour la Grande-Bretagne et Staline pour l'URSS. Elle reste, pour certains, le symbole du partage du monde entre les grandes puissances occidentales d'une part, et l'URSS d'autre part. Mais Yalta n’est qu’une des confĂ©rences, l’une des rencontres qui ont jalonnĂ© la guerre. Les trois grandes puissances se sont rĂ©unies Ă  TĂ©hĂ©ran en novembre 1943, puis Ă  Yalta en fĂ©vrier 1945, enfin Ă  Potsdam en juillet 1945. Ce sont ces confĂ©rences qui ont prĂ©parĂ© le rĂšglement de l’aprĂšs guerre. Winston Churchill Royaume-Uni, Franklin Etats-Unis, Joseph Staline URSS Ă  la confĂ©rence de Yalta CrimĂ©e, fĂ©vrier 1945. Photo de l’ Signal Corps. Source Library of Congress USA 1947 L'annĂ©e de la rupture, de la constitution des blocs, du dĂ©but de la guerre froide. Progressivement, parfois dĂšs janvier notamment en Pologne, les communistes, sous la pression de l'URSS, Ă©cartent les autres partis des coalitions nationales et contrĂŽlent seuls les appareils d'Etats. EvĂ©nements de Budapest en 1956. Photo de Mario de Biasi. © MP / Leemage. 22 septembre 1947 La doctrine Jdanov rĂ©pond Ă  la doctrine Truman selon laquelle les États-Unis incarnent le monde libre » et doivent s’opposer Ă  l’avancĂ©e soviĂ©tique. Jdanov proclame Plus nous nous Ă©loignons de la fin de la guerre et plus nettement apparaissent les deux principales directions de la politique internationale de l'aprĂšs-guerre le camp impĂ©rialiste et antidĂ©mocratique [ Le camp amĂ©ricain, l'Ouest], le camp anti-impĂ©rialiste et dĂ©mocratique [ le camp soviĂ©tique, l'Est] ». 25 janvier 1949 Constitution du Comecon Conseil d'aide Ă©conomique mutuelle l'Union soviĂ©tique fixe dĂ©sormais la nouvelle politique Ă©conomique des pays situĂ©s derriĂšre le rideau de fer » – la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la TchĂ©coslovaquie, puis l’Albanie et la RĂ©publique DĂ©mocratique Allemande RDA. 14 fĂ©vrier 1950 Signature du pacte sino-soviĂ©tique. Le 1er octobre 1949, le Parti communiste chinois de Mao TsĂ©-toung prend le pouvoir en Chine. DĂšs le lendemain, l'URSS de Staline reconnaĂźt officiellement celle-ci. AlliĂ©es, Chine et URSS combattent le camp amĂ©ricain lors de la guerre de CorĂ©e 1950-1953. La dĂ©stalinisation entamĂ©e par Khrouchtchev sera le prĂ©texte pour la rupture de l’alliance sino-soviĂ©tique en 1963. 5 mars 1953 Mort de Joseph Staline. Staline mort, aucun de ses lieutenants ne peut prĂ©tendre exercer d'emblĂ©e la totalitĂ© du pouvoir qui avait Ă©tĂ© le sien. Ils se mettent d'accord pour se dĂ©barrasser du prĂ©tendant au pouvoir suprĂȘme le plus dangereux, le chef de la police politique, BĂ©ria, qui est condamnĂ© Ă  mort et exĂ©cutĂ© le 23 dĂ©cembre 1953. Se met en place une direction collĂ©giale » – condamnation implicite de la maniĂšre dont l’ancien dictateur a dirigĂ© le pays. En mars 1953, Khrouchtchev ne figure qu'au 8e rang de la direction, mais ses nouvelles fonctions de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral vont lui permettre d'Ă©vincer ses concurrents. Molotov, Malenkov, Kaganovitch et d'autres sont Ă©vincĂ©s de la direction du parti sous l'accusation d'avoir formĂ© un groupe antiparti » fin 1956. 24 fĂ©vrier 1956 Fin du XXe congrĂšs du PCUS – le rapport Khrouchtchev. Le congrĂšs se tient du 14 au 26 fĂ©vrier 1956. C’est le premier depuis la mort de Staline. Dans un rapport secret », Khrouchtchev dĂ©nonce un certain nombre des crimes de Staline. Il dĂ©nonce avec virulence son culte de la personnalitĂ©, sa mĂ©galomanie et ses crimes les purges, les arrestations, les aveux obtenus par la torture, les exĂ©cutions, la dĂ©portation de peuples entiers aprĂšs la guerre, la responsabilitĂ© de Staline dans la dĂ©faite militaire de l'URSS lors de l'invasion allemande et ses erreurs tactiques qui ont entraĂźnĂ© des centaines de milliers de morts. AprĂšs ce congrĂšs, le dĂ©gel » se poursuit avec la libĂ©ration de cinq millions de prisonniers en 1956. Une certaine libertĂ© culturelle est autorisĂ©e. La dĂ©stalinisation », mĂȘme partielle, Ă©branle la sociĂ©tĂ© soviĂ©tique et surtout, les dĂ©mocraties populaires. En Pologne et en Hongrie, la population se saisit de cette ouverture pour se soulever contre la mainmise soviĂ©tique. En Pologne, les autoritĂ©s rĂ©tablissent violement l’ordre, et, en Hongrie, la puissante rĂ©volution ouvriĂšre est Ă©crasĂ©e par les chars soviĂ©tiques. 4 octobre 1957 L’URSS place en orbite le premier satellite artificiel de l’histoire, Spoutnik. Spoutnik, premier satellite artificiel mis sur orbite 1957. © Nasa. Mars 1958 Khrouchtchev Ă©vince Boulganine et prend sa place Ă  la tĂȘte du gouvernement. Il cumule tous les postes de direction, Ă  la tĂȘte de l’Etat et du parti. Khroutchev et Castro dans la foule, 1960. Photo Herman Hiller. Source World Telegram & Sun / Library of Congress, USA. 12 Avril 1961 Le cosmonaute soviĂ©tique Youri Gagarine est le premier homme Ă  effectuer un vol dans l'espace. L’URSS semble avoir triomphĂ© alors de son rival amĂ©ricain et son prestige est fortement rehaussĂ©. Youri Gagarine, revĂȘtu de sa combinaison spatiale, dans le bus le menant sur le pas de tir du vaisseau spatial Vostok 1, le 12 avril 1961 Ă  BaĂŻkonour. © Nasa. 12 - 13 aoĂ»t 1961 Construction du mur de Berlin. Berlin avait conservĂ© le statut qui Ă©tait le sien Ă  la fin de la Seconde Guerre mondiale. Alors qu'en 1949 s'Ă©taient créés deux États allemands, la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale d'Allemagne RFA Ă  l'ouest et la RĂ©publique dĂ©mocratique allemande RDA Ă  l'est, Berlin Ă©tait restĂ© une ville quadripartite, occupĂ©e par les armĂ©es des anciens alliĂ©s qui avaient vaincu le rĂ©gime hitlĂ©rien. À l'ouest, stationnaient les troupes amĂ©ricaines, anglaises et françaises, tandis que la moitiĂ© est de la ville Ă©tait occupĂ©e par l'armĂ©e soviĂ©tique. Berlin Ă©tait enclavĂ©e dans la RDA. Dans la nuit du 12 au 13 aoĂ»t, les Berlinois dĂ©couvrent qu’un mur sĂ©pare dĂ©sormais leur ville. Ni Kennedy ni De Gaulle ne sont intervenus, contrairement Ă  ce qui s'Ă©tait passĂ© en 1948, quand les Russes avaient imposĂ© le blocus de Berlin auquel les États-Unis avaient rĂ©agi en alimentant la ville par un pont aĂ©rien. Pour le monde occidental, c'est surtout le signe que l'URSS de Khrouchtchev a dĂ©finitivement abandonnĂ© l'idĂ©e d'une seule Allemagne. Octobre 1962 La crise des fusĂ©es Ă  Cuba. Le 1er janvier 1959, Fidel Castro, Ernesto Che » Guevara et leurs guĂ©rilleros s’emparent de La Havane. AprĂšs avoir tentĂ© en vain d’obtenir un accord avec le gouvernement amĂ©ricain, ils se tournent rapidement vers l’URSS et la Chine. Depuis cette date, les Etats-Unis tentent de renverser le rĂ©gime castriste. En octobre 1962, Khrouchtchev nĂ©gocie un accord secret avec Castro pour l’installation de bases militaires dotĂ©es d’armement nuclĂ©aires, de bombardiers tactiques et de missiles SS-4 directement pointĂ©s vers les Etats-Unis. â–ș Le 14 Octobre 1962, des avions amĂ©ricains repĂšrent les rampes de lancements. â–ș Le 16 octobre, le prĂ©sident Kennedy convoque le Conseil de sĂ©curitĂ© nationale et propose une action militaire directe. â–ș Le 26 Octobre, Khrouchtchev dĂ©cide le retrait des missiles contre une clause de non-intervention amĂ©ricaine sur l’üle de Cuba. 14 octobre 1964 La chute de Khrouchtchev, le pouvoir de Brejnev. À son retour de vacances, Khrouchtchev est convoquĂ© Ă  une rĂ©union du Bureau politique et contraint de dĂ©missionner. Officiellement, il Ă©voque son Ăąge avancĂ© et son Ă©tat de santĂ©, annonce qu'il quitte ses fonctions de premier secrĂ©taire du Parti communiste PCUS et de prĂ©sident du Conseil des ministres de l'Union des RĂ©publiques Socialistes SoviĂ©tiques URSS. De nouveau, une Ă©phĂ©mĂšre collĂ©gialitĂ© organise la succession. Elle se compose d’une troĂŻka avec Brejnev comme premier secrĂ©taire du Parti, Kossyguine comme chef du gouvernement, et Podgorny comme chef de l'Etat. Brejnev s’empare de fait du pouvoir. Le pouvoir brejnĂ©vien, que l’on dit marquĂ© par l’immobilisme, se maintiendra durant 18 ans, jusqu’à sa mort le 10 novembre 1982. 21 aoĂ»t 1968 Les tanks des troupes du pacte de Varsovie, qui regroupent autour de l'URSS ses satellites d'Europe centrale et orientale, envahissent la TchĂ©coslovaquie pour mettre un terme au Printemps de Prague ». DerriĂšre le Premier secrĂ©taire Alexander Dubcek, une nouvelle direction promet une ouverture dĂ©mocratique. Elle tente de rĂ©pondre aux aspirations tchĂ©coslovaques en rĂ©formant les structures du rĂ©gime. Tout cela est inadmissible pour Brejnev qui fait intervenir les chars. Ceux-ci se heurtent Ă  la rĂ©sistance de la population. Dubcek finit par cĂ©der, mais il ne peut Ă©viter la rĂ©volte des jeunes qui affrontent seuls les forces d’occupation dĂ©sormais alliĂ©es Ă  la police du rĂ©gime. Dubcek sera finalement Ă©cartĂ© du pouvoir. Le 68 » de l’Est fini dans le sang de la normalisation ». En mars 1968, la rĂ©volte pour une voie polonaise de dĂ©veloppement avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă©crasĂ©e. Des TchĂ©coslovaques brandissent le drapeau national devant un char soviĂ©tique en feu, Ă  Prague, en avril 1968. © United States Government work. Mai 1972 Poursuite et accentuation de la dĂ©tente et de la coexistence pacifique. Les accords dits de SALT I Strategic Armements Limitation Talks, signĂ©s par Brejnev et Nixon, prĂ©tendent limiter les armements dĂ©fensifs anti-missiles et surtout geler, pour 5 ans, les armes nuclĂ©aires offensives. En juin 1979, Brejnev et Jimmy Carter signent les accords SALT II. Ces accords prĂ©voient un contrĂŽle rĂ©ciproque des armes nuclĂ©aires. Ils seront complĂ©tĂ©s, en 1991, par l’accord START I que Gorbatchev signe avec le prĂ©sident Bush les deux grandes puissances s'engagent Ă  rĂ©duire leur arsenal nuclĂ©aire stratĂ©gique de 30 %. 13 fĂ©vrier 1974 Expulsion d’Alexandre Soljenitsyne d’URSS. Sous l’ordre de Brejnev, l’ex-capitaine, prix Nobel de littĂ©rature, auteur de L’Archipel du goulag, est expulsĂ© d’URSS. Sakharov, une autre figure de l’intelligentsia, prix Nobel de la paix, sera soumis Ă  l’exil interne Ă  Gorki fin 1979. Soljenitsyne, matricule CH-262, dans un goulag entre 1945 et 1953. © Effigie/Leemage. 1er aoĂ»t 1975 Signature de l'acte final de la confĂ©rence sur la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe la CSCE Ă  Helsinki Finlande par 35 Etats, dont les Etats-Unis et l'URSS. Les accords ouvrent une pĂ©riode de coopĂ©ration Ă©conomique et scientifique entre les signataires et engagent les signataires au respect de l'intĂ©gritĂ© territoriale et Ă  la non-ingĂ©rence. Brejnev signe avec le prĂ©sident amĂ©ricain John Ford un communiquĂ© sur la limitation des armes stratĂ©giques, Vladivostok, 1974. Photo David Hume Kennerly. Source Gerald R. Ford Library, USA. 25 dĂ©cembre 1979 Les troupes soviĂ©tiques envahissent lAfghanistan. En 1973, le roi Zaher Shah est sur le trĂŽne depuis 40 ans. Pris entre l'Asie centrale soviĂ©tique et les alliĂ©s pro-occidentaux Pakistan et Iran, il joue une politique d'Ă©quilibre, de non alignement ». En juillet 1973, il est renversĂ© par un putsch de son cousin et ex-Premier ministre, Mohamed Daoud Khan, rĂ©putĂ© prosoviĂ©tique. La RĂ©publique est proclamĂ©e. Mais rapidement, les relations avec l’URSS se tendent et un premier coup d'Etat Ă©choue en dĂ©cembre 1976. C'est finalement par le biais des officiers de l'armĂ©e et d'un parti d'intellectuels progressistes » le PDPA, Parti DĂ©mocratique du Peuple Afghan, formĂ© dans les universitĂ©s soviĂ©tiques – que le Kremlin va avoir raison de Daoud. Un coup d'Etat militaire, qui fera prĂšs de 3000 morts, le renverse en mars 1978. Cette fois, le pouvoir est remis aux civils du PDPA divisĂ©s en deux courants » le Khalq, parti du peuple », et le Parcham, drapeau ». Noor Mohammad Taraki du Khalq devient prĂ©sident, et Hafizullah Amin devient premier ministre. Pendant les 18 mois qui vont suivre, les SoviĂ©tiques vont appuyer Taraki contre Amin. L’ArmĂ©e rouge entrera finalement en Afghanistan, pour dĂ©poser Amin et le remplacer par Karmal, le plus infĂ©odĂ© Ă  15 fĂ©vrier 1989, le dernier soldat soviĂ©tique quitte l’Afghanistan aprĂšs une guerre sanglante. L’URSS est dĂ©faite par les moudjahidines combattants de la foi. 10 novembre 1982 Mort de LĂ©onid Brejnev. La nouvelle est annoncĂ©e le 11 novembre vers 11 heures du matin. Iouri Andropov, Ă©lu secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, prĂ©side les funĂ©railles. Andropov succĂšde donc Ă  Brejnev en Ă©cartant son principal rival Constantin Tchernenko. Sous Andropov sont lancĂ©es des enquĂȘtes sur des prĂ©varications et des dĂ©tournements au profit du clan brejnĂ©vien au plus haut niveau. DĂ©filĂ© le 7 novembre 1983, Moscou commĂ©moration de la rĂ©volution d’octobre.© Thomas Hedden. 9 fĂ©vrier 1984 AprĂšs une maladie de plus de 8 mois, Andropov dĂ©cĂšde. Sa mort est annoncĂ©e le lendemain aux membres du Politburo. Michael Gorbatchev est alors pressenti pour le remplacer, mais c’est finalement Konstantin Oustinovitch Tchernenko qui est nommĂ© secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. Tchernenko, dĂ©jĂ  malade, meurt le 10 mars 1985 Ă  Moscou. 11 mars 1985 Gorbatchev, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. Il est Ă©lu le 11 mars 1985, Ă  54 ans, soit 20 ans de moins que la moyenne du Bureau politique. Il annonce l’ùre des rĂ©formes radicales ». Gorbatchev prĂŽne la vĂ©ritĂ© des prix, la liaison renforcĂ©e du salaire au rendement et la lutte contre la mentalitĂ© de propriĂ©taire ». Il promet Ă©galement des mesures contre l’alcoolisme et menace les mauvais travailleurs ». 25 fĂ©vrier 1986 Ouverture du XXVIIe CongrĂšs du Parti communiste de l'Union soviĂ©tique. Gorbatchev y Ă©voque la nĂ©cessitĂ© de reforme profonde du systĂšme bureaucratique ». Les mots de PerestroĂŻka reconstruction et de Glasnost transparence rentrent dans le vocabulaire mondial. 27 avril 1986 Explosion d’un rĂ©acteur de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl. Pour la premiĂšre fois, les autoritĂ©s soviĂ©tiques rompent avec la tradition du secret et communiquent sur la catastrophe. Novembre 1986 Annonce de la loi sur l’activitĂ© professionnelle individuelle ». C’est le droit de travailler seul Ă  son propre compte. On voit sortir de terre quelques dizaines de milliers de travailleurs individuels» petit artisanat, petite production Ă  domicile. 16 - 17 dĂ©cembre 1986 DĂ©but de l’éveil des nationalismes des Ă©meutes contre le pouvoir central grand russe » se produisent Ă  Alma-Ata. Janvier 1987 Il est dĂ©cidĂ© qu’à partir de janvier 1988, 68 sociĂ©tĂ©s d’État seront, Ă  titre expĂ©rimental, autorisĂ©es Ă  commercer directement avec l’Occident. C’est une brĂšche dans le monopole du commerce extĂ©rieur. Juin 1987 Gorbatchev Ă©voque la nĂ©cessitĂ©, d’ici aux annĂ©es 1990, de passer Ă  des mĂ©thodes de gestion Ă©conomique » inspirĂ©es de celles existant Ă  l’Ouest. Il prĂ©sente toujours cela comme une amĂ©lioration du systĂšme socialiste. Juillet 1987 Nouvelle expression des nationalitĂ©s. Les Tatars peuples turcs d’URSS manifestent sur la Place Rouge. Janvier 1988 Autorisation de crĂ©ation de sociĂ©tĂ©s mixtes soviĂ©to-Ă©trangĂšres. FĂ©vrier - mars 1988 À Erevan et au Haut-Karabakh, des ArmĂ©niens manifestent pour le rattachement de l’enclave azerbaĂŻdjanaise Ă  l’ArmĂ©nie. 26 mai 1988 Vote de la loi sur les coopĂ©ratives. Elle permet de crĂ©er une entreprise privĂ©e sous le vocable de coopĂ©rative ». 26 mars 1989 Gorbatchev crĂ©e une nouvelle AssemblĂ©e lĂ©gislative, le CongrĂšs des dĂ©putĂ©s du peuple », dont les deux tiers sont des membres Ă©lus au suffrage universel, Ă  bulletin secret, sur candidatures multiples. Les premiĂšres Ă©lections lĂ©gislatives qui s’en suivent sont un Ă©chec pour les candidats soutenant Gorbatchev. Gorbatchev subit la concurrence des nationalistes et de ceux qui veulent aller plus loin et plus vite dans la marche vers l'Ă©conomie de marchĂ©. 9 avril 1989 Les forces de sĂ©curitĂ© soviĂ©tiques rĂ©priment violemment des manifestations en faveur de l'indĂ©pendance de la GĂ©orgie, faisant plusieurs dizaines de morts et de blessĂ©s. 9 - 10 novembre 1989 Chute du mur de Berlin. Gorbatchev laisse faire. En Janvier 1990, il annonce le principe de la rĂ©unification allemande. Le 3 octobre 1990, la RDA cesse d’exister, ses territoires sont entiĂšrement absorbĂ©s par la RFA. L’Allemagne est rĂ©unifiĂ©e. Mars 1990 Pour la premiĂšre fois il vient d’avoir les pleins pouvoirs Ă©conomiques, Gorbatchev se prononce pour le passage au marchĂ© ». Le 14 mars, il est Ă©lu au poste de PrĂ©sident de l’URSS par le CongrĂšs des dĂ©putĂ©s du peuple pour un mandat de cinq ans. Au prĂ©alable, Gorbatchev avait fait adopter une rĂ©forme constitutionnelle qui crĂ©e le poste de PrĂ©sident de l'URSS, diminuant le rĂŽle du chef du Parti communiste de l’URSS. 11 mars 1990 Le parlement lituanien proclame l’indĂ©pendance du pays. En novembre 1990 est promulguĂ© un traitĂ© de l'Union dĂ©finissant les structures d'une Union des RĂ©publiques Souveraines sur leurs territoires. Le 29 juillet 1991, la Russie reconnaĂźt l’indĂ©pendance de la Lituanie. Octobre 1990 Gorbatchev reçoit le prix Nobel de la paix. La loi sur la nouvelle Constitution est adoptĂ©e, et, avec elle, le plan Chataline, prĂ©voyant la crĂ©ation d'une Ă©conomie de marchĂ© en 500 jours. 9 avril 1991 Le Soviet suprĂȘme de GĂ©orgie vote une loi sur l’indĂ©pendance nationale du pays. Gorbatchev signe avec le prĂ©sident Reagan le traitĂ© sur les forces nuclĂ©aires Ă  portĂ©e intermĂ©diaire, Washington 1987. Source Ronald Reagan Presidential Library, USA. 12 Juin 1991 Boris Eltsine est Ă©lu prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration de Russie. 19 aoĂ»t 1991 Le putsch d’aoĂ»t 1991. Gorbatchev en vacances, quelques hauts dirigeants dĂ©crĂštent l'Ă©tat d'urgence dans tout le pays. Les putschistes annoncent vouloir restaurer un pouvoir fort afin de stopper le processus de dĂ©sintĂ©gration du pays. Un ComitĂ© d'Etat pour l'Ă©tat d'urgence » dĂ©clare que Gorbatchev est incapable pour raisons de santĂ© » d'assumer la charge prĂ©sidentielle. Boris Eltsine se dresse en opposant et dĂ©clare illĂ©gale l'action du comitĂ©. Il annonce, le 21 aoĂ»t, qu'il prend le commandement des forces armĂ©es. Le ministre de la dĂ©fense ordonne le retrait des troupes. Gorbatchev revient Ă  Moscou dans la nuit du 21 au 22 aoĂ»t. Les putschistes sont arrĂȘtĂ©s. 20 - 24 aoĂ»t 1991 Gorbatchev interdit par dĂ©cret l'activitĂ© du PC au sein de l'armĂ©e et du KGB. Il est contraint de dĂ©missionner de son poste de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du PC. Le journal historique du PCUS, La Pravda, est interdit. 20 aoĂ»t - 1er septembre 1991 Proclamations d’indĂ©pendance officielles BiĂ©lorussie, Estonie, Moldavie, AzerbaĂŻdjan, Kirghizstan, OuzbĂ©kistan. 29 aoĂ»t 1991 Dissolution du Soviet suprĂȘme d’URSS. 17 septembre 1991 La Lituanie, la Lettonie et l’Estonie sont admises Ă  l’ONU. Proclamation d’indĂ©pendance du Tadjikistan. 27 octobre 1991 Proclamation d’indĂ©pendance du TurkmĂ©nistan. 1er dĂ©cembre 1991 90 % des Ă©lecteurs ukrainiens votent pour l’indĂ©pendance de l’Ukraine. 8 dĂ©cembre 1991 Le Russe Boris Eltsine, l’Ukrainien Leonid Kravtchouk et le BiĂ©lorusse Stanislaw Chouchkevitch signent les accords dits de Minsk », qui dissolvent l’URSS au 31 dĂ©cembre 1991 et la remplace par la CommunautĂ© des Etats indĂ©pendants CEI. Les 12 autres rĂ©publiques fĂ©dĂ©rĂ©es qui constituaient alors l’URSS sont invitĂ©es Ă  y adhĂ©rer. Le 21 dĂ©cembre, Ă  Alma-Ata, les accords du mĂȘme nom, signĂ©s par onze rĂ©publiques sur les quinze, formalisent la nouvelle CEI et donc la fin de l’URSS.

Explorerles cartes d'identitĂ© pour en savoir plus sur des parcours personnels au cours de l'Holocauste. Pour les enseignants. Ressources et thĂšmes recommandĂ©s quand vous avez peu de temps pour enseigner l'histoire de la Shoah . Photographies. Parcourir toutes les photographies. À lire. Introduction Ă  la Shoah Victimes de l'Ă©poque nazie : l'idĂ©ologie raciale Il s'agit de complĂ©ter cette grille de mots croisĂ©s avec quelques mots en relation avec NoĂ«l BOUGIE, BOULE, BUCHE, CADEAU, CHEMINEE, CHOCOLAT, ETOILE, GUIRLANDE, JOUETS, LUTIN, PERE-NOEL, RENNE, SAPIN, TRAINEAU Elle est proposĂ©e ici en deux versions l'une avec des dĂ©finitions textuelles et l'autre avec des images. Cliquez sur l'une des images ci-dessus pour dĂ©marrer l'activitĂ©. Bien entendu, il est possible d'exporter la grille au format PDF. Les liens suivants permettent de tĂ©lĂ©charger la grille de mots croisĂ©s dans les deux versions. A noter que la version avec images a Ă©tĂ© remise en page pour que la grille et les images puissent ĂȘtre contenues sur une seule page. La solution est Ă©galement incluse dans ces fichiers PDF. lectureNoĂ«lvocabulaire
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1 Dans un roman rĂ©cemment traduit en français, Javier Cercas relate l’enquĂȘte obstinĂ©e qui l’a menĂ© sur les traces d’un nonagĂ©naire barcelonais, Enric Marco Batlle [1]. Pendant des annĂ©es, celui-ci s’est fait passer pour un ancien combattant antifranquiste et a portĂ© la parole des survivants espagnols de l’Holocauste, multipliant confĂ©rences et interviews. Mais en 2005, un historien, Benito Bermejo, met au jour son imposture, plongeant le pays dans la stupĂ©faction Marco est bien allĂ© en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale mais en tant que travailleur volontaire ; il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par la Gestapo Ă  Kiel et a passĂ© trois semaines en prison, mais il n’a jamais Ă©tĂ© internĂ© dans le camp de concentration de Flossenburg, en BaviĂšre. Javier Cercas souligne que le succĂšs de cette biographie fantasmĂ©e, entremĂȘlement de vĂ©ritĂ©s et de mensonges, s’explique par la version positive qu’elle proposait de l’histoire rĂ©cente de l’Espagne, mettant en scĂšne un peuple courageux et qui avait rĂ©sistĂ© tant Ă  la dictature franquiste qu’au nazisme. À cette amnĂ©sie collective et Ă  la frĂ©nĂ©sie de mĂ©moire historique » qui s’est dĂ©veloppĂ©e depuis les annĂ©es 2000, Ă©rigeant en vĂ©ritĂ© absolue la parole des victimes, l’écrivain oppose l’enquĂȘte historique. Le chantage du tĂ©moin » n’est ainsi dĂ©finitivement avĂ©rĂ© qu’à la fin du roman, lorsque l’auteur oppose aux dires du fantasque imposteur la vĂ©ritĂ© des archives, en l’espĂšce le registre d’entrĂ©e du camp de concentration de Flossenburg celui-ci ne contient pas le nom de Marco [2]. 2Si Marco avait commencĂ© Ă  Ă©voquer son internement dans un camp de concentration nazi en 1976, ce n’est qu’en 2000 qu’il s’est rapprochĂ© des associations d’anciens dĂ©portĂ©s l’absence de survivant parmi les 14 Espagnols qui avaient Ă©tĂ© internĂ©s dans le camp de Flossenburg rendait peu probable une mise en doute de sa parole. Le contexte est alors extrĂȘmement favorable Ă  l’affabulateur car la sociĂ©tĂ© espagnole entre dans une pĂ©riode d’intense activitĂ© mĂ©morielle qui fait la part belle aux tĂ©moignages des victimes de la dictature franquiste. Un fort mouvement associatif revendique en effet une rĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire historique », c’est-Ă -dire une mise en rĂ©cit de l’histoire rĂ©cente de l’Espagne qui rompe avec le silence et le mensonge qui auraient jusque-lĂ  prĂ©valu. Ce dĂ©bat public autour du passĂ© est aujourd’hui exacerbĂ© relayĂ© par les mĂ©dias, il passionne l’opinion publique et est largement utilisĂ© par les partis politiques [3]. L’Espagne semble ainsi malade de son passĂ©, incapable d’assumer les fantĂŽmes de la guerre civile et de la rĂ©pression franquiste. Comme dans d’autres pays europĂ©ens ayant connu une transition vers la dĂ©mocratie, la question de la conservation et de l’ouverture des archives joue dans la pĂ©ninsule un rĂŽle crucial puisqu’elle est la condition de l’établissement de la vĂ©ritĂ© historique et de la rĂ©habilitation de la mĂ©moire des victimes [4]. Si, pendant la transition dĂ©mocratique, aucune destruction massive d’archives n’a fait la une des mĂ©dias au contraire de l’Allemagne, une partie des documents les plus sensibles de la Stasi ayant Ă©tĂ© dĂ©truits dans la prĂ©cipitation Ă  l’automne 1989, certains fonds ne sont toujours pas localisĂ©s ou restent inaccessibles, le parcours du chercheur pouvant alors relever du parcours du combattant. 3Depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, plusieurs instances se disputent le monopole de l’élaboration de la comprĂ©hension du passĂ© rĂ©cent de l’Espagne [5]. Dans ce conflit mĂ©moriel, la conservation et la communication des archives constituent un enjeu politique et juridique dans lequel interfĂšrent mĂ©moire, histoire et dĂ©sir de justice [6]. Le but de cet article est d’éclairer une question qui Ă©lectrise le dĂ©bat public outre-PyrĂ©nĂ©es et atteste d’un usage trĂšs politique de l’histoire. Il n’existe pas Ă  notre connaissance d’état des lieux rendant compte de façon exhaustive et dĂ©taillĂ©e de l’état des archives relatives Ă  la guerre civile et au franquisme, trĂšs nombreuses, hĂ©tĂ©rogĂšnes et Ă©parpillĂ©es sur le territoire espagnol [7]. Notre ambition n’est pas de combler cette lacune plus modestement, il s’agit de prĂ©senter une synthĂšse de la littĂ©rature et de la sitographie existantes tout en indiquant quels outils peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour mieux se repĂ©rer dans le maquis des archives franquistes. Par consĂ©quent, nous dĂ©crirons d’abord les grandes Ă©tapes de la conservation et de la communication de ces documents depuis 1936 Ă  aujourd’hui avant de voir concrĂštement comme les chercheurs-euses peuvent travailler dans ce cadre complexe. Conserver et communiquer les archives la reproduction des divisions de la guerre civile et de la dictature 1936 – annĂ©es 1990 La politique archivistique de la dictature franquiste 4Dans les jours qui suivent le coup d’État du 17-18 juillet 1936, l’Espagne se trouve partagĂ©e en deux, en fonction de l’adhĂ©sion ou non de la population et des autoritĂ©s aux militaires insurgĂ©s ; le conflit va durer prĂšs de trois annĂ©es. Dans le camp franquiste, l’armĂ©e met en place un systĂšme de rĂ©quisition documentaire qui affecte aussi bien le domicile des particuliers que les siĂšges d’institutions et d’organismes jugĂ©s hostiles partis politiques, syndicats, cercles libertaires, organisations antifascistes, loges maçonniques, membres importants du gouvernement rĂ©publicain, etc. [8]. Cette documentation confisquĂ©e archives, livres, photographies, affiches, drapeaux, meubles de loges maçonniques
 constitue une source d’information fondamentale pour organiser la rĂ©pression, qui vise deux ennemis principaux le communisme et la franc-maçonnerie [9]. Créée en avril 1938 au sein du ministĂšre de l’IntĂ©rieur, la DĂ©lĂ©gation d’État pour la rĂ©cupĂ©ration de documents DelegaciĂłn del Estado para la RecuperaciĂłn de Documentos, DERD est chargĂ©e de recueillir, traiter et classer tous les documents susceptibles de fournir des antĂ©cĂ©dents relatifs aux ennemis de l’État » pour les transmettre aux tribunaux militaires [10]. À mesure que les troupes franquistes avancent et conquiĂšrent le Nord et l’Est de l’Espagne, la DERD saisit de façon indiscriminĂ©e les archives des institutions publiques, des partis politiques de gauche et des syndicats, et les regroupe Ă  Salamanque, dans l’ancien Colegio San Ambrosio [11]. Une fois la guerre terminĂ©e, la politique archivistique menĂ©e par la dictature a Ă©tĂ© une politique a minima [12]. D’une part, celle-ci s’est centrĂ©e sur les grands organes de conservation qui avaient Ă©tĂ© mis en place au XIXe siĂšcle, comme les Archives gĂ©nĂ©rales centrales Archivo General Central et les Archives historiques nationales Archivo HistĂłrico Nacional, respectivement situĂ©es Ă  AlcalĂĄ de Henares et Ă  Madrid [13]. D’autre part, on continue de crĂ©er des centres d’archives provinciaux l’équivalent des archives dĂ©partementales françaises, dans la lignĂ©e de ce qui avait Ă©tĂ© entrepris sous la Seconde RĂ©publique. En 1969 naissent les Archives gĂ©nĂ©rales de l’administration, solution d’urgence destinĂ©e Ă  remĂ©dier au problĂšme que reprĂ©sente l’accumulation de milliers de mĂštres linĂ©aires de documentation dans les ministĂšres. Mais l’insuffisance des moyens financiers, qui se traduit notamment par le manque de personnel spĂ©cialisĂ©, entraĂźne une dĂ©gradation du patrimoine archivistique, par ailleurs classĂ© de façon erratique. Cette situation aboutit Ă  un vĂ©ritable chaos documentaire », aggravĂ© par le fait que durant le conflit, une partie des archives du camp rĂ©publicain a Ă©tĂ© dĂ©truite ou emportĂ©e en exil. 5La politique de pillage et de saisie documentaire menĂ©e par la DERD Ă  des fins rĂ©pressives s’inscrit dans l’entreprise d’annihilation physique et symbolique de l’ennemi rĂ©publicain, pourchassĂ© fĂ©rocement durant toutes les annĂ©es 1940. ParallĂšlement Ă  cette vaste entreprise rĂ©pressive dĂ©sormais bien connue des la dictature impose une damnatio memoriae qui pĂšse sur la totalitĂ© du passĂ© rĂ©publicain contraints au silence, les vaincus ont pour obligation d’oublier leur histoire personnelle et collective [14]. Le rĂ©gime construit et impose une interprĂ©tation officielle du conflit dĂšs le mois de juillet 1936, prĂ©sentĂ© comme une entreprise de libĂ©ration du joug du parlementarisme, du communisme et de la franc-maçonnerie. Les politiques mĂ©morielles et les usages propagandistes de l’histoire jouent un rĂŽle fondamental dans la propagande de la dictature, qui tente ainsi de faire oublier son illĂ©galitĂ© et sa violence originelles. L’historiographie officielle livre une version du conflit en tous points opposĂ©s Ă  la celle – tout aussi manichĂ©enne et Ă©pique » – des rĂ©publicains en exil [15]. Dans les annĂ©es 1960, des hispanistes anglais, amĂ©ricains et français remettent en cause l’histoire officielle franquiste en proposant de nouvelles interprĂ©tations de la guerre [16]. Mais ils n’ont pas accĂšs aux archives espagnoles et fondent donc leurs travaux sur la presse, les dĂ©bats parlementaires de la RĂ©publique, les archives diplomatiques, les congrĂšs de l’Internationale communiste, les mĂ©moires ou les tĂ©moignages oraux des leaders rĂ©publicains en exil, des figures du camp franquiste et des tĂ©moins de la guerre. ConfrontĂ© Ă  l’émergence d’une opposition politique, le rĂ©gime tente de rĂ©agir en proposant une histoire plus documentĂ©e, moins explicitement propagandiste un Centre d’études de la guerre civile Centro de estudios de la Guerra Civil est créé en 1965 et confiĂ© Ă  l’historien Ricardo de la Cierva. Dans l’ouvrage qu’il publie en 1969, celui-ci utilise de sources rĂ©publicaines, admet l’existence de crimes dans les deux camps et adopte Ă  l’égard des vaincus un ton moins vindicatif [17]. Jusqu’à la mort du dictateur dans son lit, le 20 novembre 1975, l’accĂšs des aux archives espagnoles reste en tout cas largement restreint. La transition vers un nouveau rĂ©gime archivistique et historiographique ? 6AprĂšs la mort de Franco, la transition vers la dĂ©mocratie se fait dans le cadre institutionnel de la dictature et ne rompt symboliquement pas avec elle [18]. Le caractĂšre pacifique de ce processus doit ĂȘtre garanti par un pacte d’oubli » afin de ne pas rouvrir de blessure fratricide. Pourtant, la question des archives de la guerre civile et du franquisme est posĂ©e Ă  plusieurs reprises. En 1977, une polĂ©mique Ă©clate autour des Ă©vĂ©nements survenus Ă  Guernica, le 26 avril 1937 [19]. La querelle ne porte pas sur le nombre de victimes mais sur la rĂ©alitĂ© mĂȘme du bombardement opĂ©rĂ© par la lĂ©gion Condor, la version officielle prĂ©tendant que la destruction de la ville Ă©tait due Ă  un incendie provoquĂ© par les soldats rĂ©publicains lors de leur retraite. Lors du quarantiĂšme anniversaire du massacre, une assemblĂ©e rĂ©unissant tĂ©moins et historiens demande au gouvernement l’ouverture des archives de la guerre civile, conservĂ©es aux Archives nationales de Salamanque, pour que la lumiĂšre puisse enfin ĂȘtre faite sur l’évĂ©nement. Au dĂ©but de l’annĂ©e 1978, le tout nouveau gouvernement d’Adolfo SuĂĄrez autorise l’un des historiens de la commission officielle Ă  accĂ©der Ă  la documentation, mais sans remettre pour autant en cause l’ancienne version attribuant la responsabilitĂ© du bombardement aux soldats rĂ©publicains. NĂ©anmoins, une impulsion semble donnĂ©e qui se confirme en mai 1979 quelques mois aprĂšs l’adoption d’une nouvelle constitution, les fonds de la DERD entreposĂ©s Ă  Salamanque deviennent une annexe des Archives nationales et sont rĂ©unis dans une section dĂ©nommĂ©e Guerre civile ». L’historien Ángel Viñas clame alors que l’accĂšs ouvert Ă  ces fonds, souvent mal conservĂ©s et ayant fait l’objet de destructions, est dĂ©cisif pour la dĂ©mocratie [20] ». Un lien trĂšs net est ainsi Ă©tabli, qui ressurgira au dĂ©but des annĂ©es 2000, entre d’une part la conservation et la communication des archives et d’autre part la nature du systĂšme politique pour ĂȘtre vĂ©ritable et durable, la transition de la dictature vers la dĂ©mocratie suppose une rupture nĂ©cessaire en matiĂšre de gestion documentaire. Le gouvernement autonome de Catalogne, hĂ©ritier de la Generalitat rĂ©publicaine 1931-1939, ne s’y trompe pas l’une de ses premiĂšres revendications vise Ă  rĂ©cupĂ©rer les documents qui avaient Ă©tĂ© saisis Ă  la fin de la guerre par la DERD et qui Ă©taient conservĂ©s dans l’une des sections des Archives historiques nationales, Ă  Salamanque [21]. Nationalisme catalan contre provincialisme de la vieille Castille, le bras de fer est engagĂ© autour de quarante ans de mĂ©moire historique. » [22] Faut-il rendre Ă  la Catalogne ce butin de guerre », selon les termes du prĂ©sident du gouvernement catalan, Jordi Pujol, ou prĂ©server l’unitĂ© archivistique du fonds castillan ? En 1983, le ministĂšre de la Culture et le gouvernement rĂ©gional catalan parviennent Ă  un accord ces documents, qui reprĂ©sentent un ensemble de 507 cartons d’archives, doivent ĂȘtre microfilmĂ©s pour que les Archives nationales de Catalogne Arxiu Nacional de Catalunya puissent disposer d’une copie. Mais en 1992, seule la moitiĂ© des documents ont Ă©tĂ© microfilmĂ©s et leur copie effectivement transfĂ©rĂ©es en Catalogne. Une polĂ©mique intense clive le pays pour savoir si les papiers de Salamanque » doivent ou non ĂȘtre transfĂ©rĂ©s en Catalogne ; elle va perdurer jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 2010. 7En 1986, l’historien Albert Reig Tapia dĂ©nonce le fait qu’une partie des archives de la guerre civile et du franquisme ait Ă©tĂ© dĂ©truite et dĂ©plore que, de façon gĂ©nĂ©rale, on ne sache toujours pas oĂč se trouvent certains fonds documentaires. L’accĂšs aux archives militaires est alors toujours interdit, officiellement Ă  cause du peu de temps qui s’est Ă©coulĂ© » depuis les Ă©vĂ©nements considĂ©rĂ©s [23]. NĂ©anmoins, malgrĂ© les embĂ»ches qui rendent inĂ©vitablement travaillant sur le franquisme plus » encore, selon les dires de Reig Tapia, la dĂ©cennie 1980 voit la publication des premiers ouvrages sur la guerre civile qui sont fondĂ©s sur des archives espagnoles. Si l’État dĂ©mocratique n’a pas officiellement rompu avec le franquisme, il est dĂ©sormais clair que ce rĂ©gime est enterrĂ© les historiens commencent Ă  l’étudier comme un Ă©pisode clos de l’histoire espagnole [24]. Au cours des annĂ©es 1990, ces recherches connaissent un trĂšs fort dĂ©veloppement ; elles portent notamment sur l’étude de l’antifranquisme et le mouvement ouvrier. Depuis la fin de la dictature, les partis et les syndicats sortant de la clandestinitĂ© ont en effet entrepris de documenter leur mĂ©moire, se lançant dans la collecte et le rassemblement des archives dispersĂ©es Ă  l’étranger. Des structures sont créées pour conserver et valoriser ces fonds, comme la Fondation Pablo-Iglesias pour le Parti socialiste PSOE, la Fondation Francisco Largo Caballero pour l’Union gĂ©nĂ©rale des travailleurs UGT, la Fondation Salvador-Segui pour la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale du travail CGT ou des centres d’archives rĂ©gionaux pour le syndicat Commissions ouvriĂšres [25]. Elles organisent des rencontres scientifiques et apportent leur soutien Ă  des publications. Dans ce contexte favorable, les Ă©tudes portant sur la rĂ©pression franquiste se multiplient. Les historiens utilisent toutes les sources disponibles dossiers Ordre public » des gouvernements civils, jugements rendus par les tribunaux militaires, accessibles depuis 1997 [26], dossiers nominatifs de dĂ©tenus des prisons, registres des cimetiĂšres municipaux
. Un groupe de de l’universitĂ© de Saragosse, autour de JuliĂĄn Casanova, Ă©tablit ainsi une liste des victimes de la guerre civile en Aragon en croisant les registres des cimetiĂšres avec des sources orales [27]. À la fin des annĂ©es 1990 existe ainsi un socle de connaissances solides sur lequel s’accordent la majoritĂ© des historiens. Pourtant, jusqu’au milieu de la dĂ©cennie, la sociĂ©tĂ© espagnole dans son ensemble ne manifeste pas d’intĂ©rĂȘt particulier pour le rĂ©gime antĂ©rieur » Ă  la dĂ©mocratie. Pour les gouvernements socialistes qui se sont succĂ©dĂ© dans les annĂ©es 1980, dĂ©sireux de montrer qu’ils Ă©taient modernes et tournĂ©s vers le futur, la guerre civile Ă©tait un Ă©vĂ©nement non commĂ©morable » Felipe GonzĂĄlez [28]. Le conflit ainsi que la dictature franquiste sont alors absents du dĂ©bat public. Les choses changent radicalement Ă  la toute fin du XXe siĂšcle. Des archives au service de la dĂ©mocratie » ? Conflits de mĂ©moire et surpolitisation du dĂ©bat public annĂ©es 2000 AccĂšs aux archives, droit Ă  la vĂ©ritĂ© » et dĂ©fense des droits de l’homme » 8En 1999, la commĂ©moration du soixantiĂšme anniversaire de la fin de la guerre civile met en lumiĂšre l’extrĂȘme brutalitĂ© du systĂšme rĂ©pressif du franquisme, qui s’est par exemple exprimĂ©e dans les adoptions illĂ©gales des enfants volĂ©s » Ă  leurs parents rĂ©publicains et confiĂ©s Ă  des institutions religieuses peu regardantes [29]. En octobre 2000, l’ouverture d’une fosse commune Ă  Priaranza del Bierzo, en Castille-et-LĂ©on, a un impact considĂ©rable. Pour Mercedes Yusta Rodrigo, ces os poussiĂ©reux rĂ©vĂ©lant la posture dans laquelle les individus se trouvaient au moment de leur assassinat Ă©meuvent la conscience collective plus que n’importe quel discours politique ou historiographique [30]. L’évĂ©nement, largement mĂ©diatisĂ©, a Ă©tĂ© organisĂ© par l’Association pour la rĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire historique ARMH, qui vient d’ĂȘtre créée par Emilio Silva. Le terme de mĂ©moire historique », qui peut paraĂźtre Ă©trange au lecteur -Ă  la lectrice français-e tant il relĂšve de l’oxymore, dĂ©signe en Espagne la mĂ©moire du passĂ© rĂ©cent, c’est-Ă -dire de la guerre civile et de la dictature. L’association estime qu’elle s’est dissipĂ©e dans une amnĂ©sie collective en raison d’une occultation dĂ©libĂ©rĂ©e par les autoritĂ©s politiques [31]. Le mouvement est multiforme phĂ©nomĂšne de rĂ©appropriation mĂ©morielle global, exigence de justice Ă©manant de la sociĂ©tĂ© civile, contestation d’une confiscation symbolique de l’espace public Ă  la gloire des vainqueurs de la guerre sous le franquisme, mais aussi appel Ă  multiplier les cĂ©rĂ©monies publiques de rĂ©paration aux victimes [32]. Ces revendications s’inscrivent dans un contexte plus large, celui du paradigme transnational de la justice transitionnelle et des droits de l’homme. Le discours autour des disparus du franquisme » paraĂźt en effet directement inspirĂ© par les Commissions vĂ©ritĂ© et rĂ©conciliation » mises en place dans plusieurs pays d’AmĂ©rique latine [33]. Le phĂ©nomĂšne envahit le dĂ©bat public, StĂ©phane Michonneau allant jusqu’à parler d’ hypermnĂ©sie » de la sociĂ©tĂ© espagnole. Plusieurs facteurs contribuent Ă  cette rĂ©surgence mĂ©morielle l’instrumentalisation du souvenir de la guerre civile par les partis politiques durant la campagne des Ă©lections lĂ©gislatives de 1996 ; l’usure de la transition dĂ©mocratique, Ă©claboussĂ©e par de nombreux cas de corruption ; le sentiment d’urgence ressenti par de nombreux survivants de la guerre et de la dictature, dĂ©sireux de mener un dernier combat contre le franquisme en dĂ©fendant leurs droits ; la montĂ©e des revendications victimaires enfin, qui coĂŻncident en partie avec ce que l’historienne Annette Wieviorka a dĂ©nommĂ© l’ùre des tĂ©moins [34] ». 9Le dĂ©bat sur la mĂ©moire historique » est largement relayĂ© par les mĂ©dias et s’immisce dans le dĂ©bat politique, qu’il contribue Ă  cliver plus encore. Il porte notamment sur la question des archives, rĂ©veillant par exemple l’affaire des papiers de Salamanque ». Le transfert effectif des archives vers la Catalogne n’est toujours pas intervenu. Le maire de Salamanque, JuliĂĄn Lanzarote Parti populaire, droite, s’y oppose toujours, allant mĂȘme rebaptiser la rue dans laquelle se trouvent les Archives historiques nationales Rue de la spoliation » [35]. AprĂšs de multiples rebondissements, la documentation est acheminĂ©e en Catalogne en janvier 2006, deux ans aprĂšs la victoire aux Ă©lections lĂ©gislatives des socialistes emmenĂ©s par JosĂ© Luis RodrĂ­guez Zapatero. Au-delĂ  de cet Ă©pisode symptomatique des crispations et des mĂ©moires divisĂ©es de la sociĂ©tĂ© espagnole, un lien net est Ă©tabli par les associations entre accĂšs Ă  la documentation et dĂ©fense de la dĂ©mocratie. La question des archives de la rĂ©pression » est ainsi un problĂšme social qui dĂ©passe les limites de l’archivistique » pour l’archiviste Alonso GonzĂĄlez Quintana, chargĂ© de rĂ©diger un rapport consacrĂ© au traitement des archives dans divers pays ayant connu des gouvernements militaires de 1974 Ă  1994, les archives des organes rĂ©pressifs des gouvernements dictatoriaux doivent ĂȘtre conservĂ©es pour faciliter les processus de transition politique et garantir les droits individuels et collectifs des citoyens [36] ». En 2002, Emilio Silva, le prĂ©sident de l’ARMH, dĂ©plore pour sa part qu’il existe encore en Espagne des milliers de documents, en grande partie sous juridiction militaire, qui ne peuvent ĂȘtre Ă©tudiĂ©s [37] ». L’une des revendications que son association prĂ©sente au gouvernement concerne d’ailleurs les archives outre la prise en charge par les autoritĂ©s de l’exhumation et de l’identification des corps, le retrait de tous les monuments franquistes, elle demande la numĂ©risation de la documentation relative Ă  la guerre civile et Ă  l’aprĂšs-guerre afin de rendre plus aisĂ©e sa consultation [38]. Plus largement, au dĂ©but des annĂ©es 2000, la question de la collecte et de l’accĂšs aux archives est Ă©voquĂ©e dans tous les dĂ©bats parlementaires consacrĂ©s aux victimes de la rĂ©pression franquiste. C’est par exemple le cas lors de la session du 20 novembre 2002, au cours de laquelle les Cortes condamnent le soulĂšvement militaire du 17 juillet 1936. Felipe Alcaraz Massats, du parti Gauche unie, demande alors que les archives de la guerre civile soient numĂ©risĂ©es ; Alfonso Guerra, du Parti socialiste, souhaite pour sa part que l’on aide les associations d’exilĂ©s Ă  collecter et Ă  rassembler leurs archives. À la suite d’intenses dĂ©bats, un texte emblĂ©matique de l’action menĂ©e par le gouvernement Zapatero qui, parmi d’autres mesures phares, ordonne le retrait des troupes espagnoles d’Irak et l’inscription dans la loi du mariage homosexuel est adoptĂ© le 10 dĂ©cembre 2007, malgrĂ© l’opposition du Parti populaire la Loi dite de mĂ©moire historique Ley de Memoria HistĂłrica [39]. Elle dĂ©clare illĂ©gitimes les condamnations et les sanctions prononcĂ©es contre les victimes de la rĂ©pression franquiste, accorde des pensions aux orphelins de prisonniers, aux travailleurs forcĂ©s et aux enfants de la guerre », incite les autoritĂ©s locales Ă  retirer de la voie publique les monuments commĂ©moratifs franquistes
 Les articles 20 Ă  22 de ce texte traitent spĂ©cifiquement de la question des archives. Un Centre documentaire de la mĂ©moire historique » est ainsi créé Ă  Salamanque, qui englobe les Archives gĂ©nĂ©rales de la guerre civile. Sa mission est de collecter et de classer tous les documents relatifs au conflit de 1936-1939 et Ă  la rĂ©pression politique qui a suivi, qui sont conservĂ©s dans les musĂ©es, les bibliothĂšques et les centres d’archives dĂ©pendant de l’État et dont ceux-ci [doivent garder] une copie numĂ©rique ». La loi garantit Ă©galement l’accĂšs du citoyen aux fonds conservĂ©s dans les centres d’archives publics. 10La demande des associations, des victimes et de leurs descendants d’accĂ©der plus facilement aux archives de la dictature est, en partie au moins, entendue par les pouvoirs publics. Ceux-ci crĂ©ent des outils destinĂ©s Ă  faciliter la recherche d’informations. Le portail intitulĂ© MĂ©moire historique » rassemble par exemple toutes les donnĂ©es relatives Ă  la guerre civile et au franquisme qui sont jugĂ©es utiles pour le citoyen ; ces donnĂ©es sont accessibles en cliquant sur des onglets tels que carte des fosses communes », rĂ©parations », subventions », archives »  Eduardo GonzĂĄlez Calleja souligne que, dans ce champ de bataille culturel et politique » qu’est devenue la mĂ©moire historique » en Espagne, l’initiative est venue de la sociĂ©tĂ© civile et non des historiens [40]. Le dĂ©placement vers le juridique a encouragĂ© la tendance consistant Ă  prĂ©senter les personnes exĂ©cutĂ©es ou mortes dans les camps comme des victimes » le ministĂšre de la Culture a ainsi constituĂ© et mis Ă  disposition une base de donnĂ©es intitulĂ©e Victimes de la guerre civile et de la rĂ©pression franquiste » [41]. Le terme de victimes » est pourtant problĂ©matique puisqu’il efface la dimension idĂ©ologique et politique pourtant fondamentale de l’action menĂ©e par les personnes concernĂ©es pendant les annĂ©es 1930 [42]. La place des historiens dans la guerre mĂ©morielle » C. Boyd 11L’un des objectifs de la Loi de mĂ©moire historique est de favoriser la recherche scientifique sur la guerre civile, le franquisme, l’exil des dĂ©mocratiques et la transition dĂ©mocratique, de contribuer Ă  sa diffusion et de soutenir les en octroyant bourses et prix article 20. De fait, ce texte a un impact direct sur le travail des historiens dans la mesure oĂč il induit des budgets nouveaux pour la recherche et suscite des collaborations nouvelles entre les facultĂ©s d’histoire et la sociĂ©tĂ© civile [43]. Ainsi, une chaire de MĂ©moire historique du XXe siĂšcle » est créée en 2004 Ă  l’universitĂ© Complutense de Madrid, au terme d’un accord signĂ© avec l’Association pour la mĂ©moire sociale et dĂ©mocratique qui a Ă©tĂ© ensuite Ă©tendu Ă  des fondations partisanes, la Fondation du 1er mai liĂ©e au syndicat Commissions ouvriĂšres et la Fondation Francisco Largo Caballero [44]. La volontĂ© est alors trĂšs claire d’apporter une rĂ©ponse universitaire Ă  la trĂšs forte demande sociale en organisant sĂ©minaires, journĂ©es d’études, expositions
 NĂ©anmoins, cette insertion dans le champ social, politique et mĂ©moriel ne va pas sans mal, comme le montre la polĂ©mique qui s’est rĂ©cemment cristallisĂ©e autour des liens entre la mairie de Madrid et la chaire de MĂ©moire historique » de l’universitĂ© Complutense. Celle-ci avait Ă©tĂ© chargĂ©e par Manuela Carmena Ă©lue en juin 2015 avec le soutien de Podemos d’établir une liste des noms de rue de la capitale devant ĂȘtre modifiĂ©s pour ne plus cĂ©lĂ©brer de franquistes notoires [45]. 12 Si les associations de rĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire historique » ont affirmĂ© ĂȘtre les premiĂšres Ă  rĂ©vĂ©ler une vĂ©ritĂ© jusque-lĂ  occultĂ©e, force est de constater qu’un nombre important de travaux historiques portant sur la rĂ©pression franquiste avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© publiĂ©s. Les historiens travaillaient en effet depuis les annĂ©es 1990 sur cette question, devenue un objet majeur de la recherche, en utilisant des sources diverses registres de dĂ©cĂšs ; archives des juridictions militaires, des camps de concentration, des camps de travail, des prisons [46]
 Les archives des juridictions ordinaires Ă©taient Ă©galement utilisĂ©es, par exemple par Conxita Mir CurcĂł dans son Ă©tude sur les campagnes de LĂ©rida Catalogne qui rĂ©vĂšle que le franquisme Ă©tait aussi un systĂšme de pouvoir s’appuyant sur la participation des individus [47]. Ces travaux d’histoire sociale de la rĂ©pression ont ouvert un nouveau front historiographique, s’intĂ©ressant Ă  la vie ordinaire des Espagnols sous le franquisme. Ils sont le fait d’une nouvelle gĂ©nĂ©ration d’historiens, nĂ©s et ayant grandi sous la dĂ©mocratie, en gĂ©nĂ©ral originaires d’universitĂ©s situĂ©s dans des rĂ©gions pĂ©riphĂ©riques » Catalogne notamment [48]. Ces chercheurs sont dĂ©sireux de bĂątir une histoire par en bas » du franquisme ; ils attachent une grande importance aux sources orales et mettent Ă  profit les archives municipales et dĂ©partementales de la rĂ©gion de laquelle ils sont originaires [49]. Dans ce contexte, on ne compte plus les ouvrages portant sur la rĂ©pression menĂ© par le camp national » et la dictature dans les diffĂ©rentes provinces espagnoles, qui rĂ©pondent Ă  ceux qui Ă©manent des centres d’archives locaux [50]. Pourtant, pour Mercedes Yusta Rodrigo, la vague mĂ©morielle qui a inondĂ© l’Espagne depuis les annĂ©es 2000 peut s’expliquer par l’insatisfaction ressentie par de nombreux survivants et par leurs descendants qui ne trouvent pas dans le discours hĂ©gĂ©monique sur le passĂ© rĂ©cent le rĂ©cit de leur » histoire et de leur » expĂ©rience, ou alors de façon trop impersonnelle. Cette frustration tiendrait notamment au fait que les historiens avaient longtemps dĂ©laissĂ© les sources orales en dĂ©lĂ©guant aux associations la tĂąche de collecter la parole des victimes, chargĂ©es par ailleurs par l’État de mener les exhumations [51]. Comment travailler dans ce cadre complexe ? État des lieux des sources disponibles Une ouverture en trompe-l’Ɠil des obstacles toujours nombreux 13La Loi de mĂ©moire historique prĂ©conisait, comme nous l’avons vu, une meilleure organisation et une plus grande accessibilitĂ© des fonds d’archives relatifs Ă  la guerre civile et au franquisme. Force est de constater que malgrĂ© des progrĂšs notables, il y a encore loin de la thĂ©orie Ă  la pratique. La documentation est souvent tellement dispersĂ©e, parcellaire, mal cataloguĂ©e ou mĂȘme non localisable que ou la chercheuse a le sentiment d’errer dans un vĂ©ritable maquis. L’auteure de ce texte a ainsi consacrĂ© une annĂ©e entiĂšre Ă  tenter de localiser la documentation des maisons de redressement sur lesquelles portait son travail de thĂšse, apprenant qu’ici elle avait brĂ»lĂ© ou Ă©tait Ă©garĂ©e, que lĂ  elle avait Ă©tĂ© emportĂ©e Ă  l’étranger par la congrĂ©gation religieuse chargĂ©e de la gestion de l’institution [52]. François Godicheau raconte, quant Ă  lui, qu’au dĂ©but des annĂ©es 1990, aux archives de Salamanque, avait Ă  sa disposition plusieurs volumes dĂ©crivant de maniĂšre trĂšs succincte et souvent complĂštement erronĂ©e le contenu des milliers de cartons qui constituaient les fonds. NĂ©anmoins, il s’agissait d’une aubaine fantastique » pour un dĂ©butant enthousiaste que ne rebutait pas l’ouverture au hasard d’un important volume de cartons [53]. Les difficultĂ©s d’accĂšs et de consultation des archives de la guerre civile et du franquisme sont telles qu’Internet fourmille de sites Ă©manant d’associations liĂ©es au mouvement de la mĂ©moire historique » qui proposent un vademecum destinĂ© aux particuliers souhaitant retrouver la trace d’un proche [54]. Le but est pratique OĂč chercher ? Par oĂč commencer ?” [55] ». La FĂ©dĂ©ration nationale des Forums pour la mĂ©moire propose ainsi un Guide pour la recherche des personnes disparues et victimes de la rĂ©pression pendant la guerre civile et l’aprĂšs-guerre, tĂ©lĂ©chargeable en PDF sur son site internet long de 25 pages, ce document prĂ©sente les normes de consultation des archives et les diffĂ©rents fonds dans lesquels les victimes ou leurs descendants pourront trouver des informations archives militaires, judiciaires, des prisons franquistes, administratifs [56]. Guide pour la recherche des personnes disparues et victimes de la rĂ©pression pendant la guerre civile et l’aprĂšs-guerre. © Droits rĂ©servĂ©s. Guide pour la recherche des personnes disparues et victimes de la rĂ©pression pendant la guerre civile et l’aprĂšs-guerre. © Droits rĂ©servĂ©s. 14 Les autoritĂ©s elles-mĂȘmes consentent parfois Ă  reconnaĂźtre l’ampleur des difficultĂ©s. En 2004, une Commission interministĂ©rielle pour l’étude de la situation des victimes de la guerre civile et du franquisme » est dĂ©signĂ©e par le gouvernement de JosĂ© Luis Rodriguez Zapatero pour Ă©tudier la situation dans laquelle se trouvent les archives relatives Ă  cette question [57]. Elle dĂ©crit une situation fort peu reluisante la documentation, d’un volume considĂ©rable, est largement dispersĂ©e et est loin d’ĂȘtre cataloguĂ©e les instruments de description sont incomplets ou inexistants. La consultation des documents est encadrĂ©e par la Loi sur le patrimoine historique espagnol, qui prĂ©voit un dĂ©lai de consultation de 50 ans si les archives contiennent des donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel [58]. Pourtant, les obstacles sont frĂ©quents, qui tiennent Ă  une organisation insuffisante des fonds et au manque de personnel, provoquant de nombreuses plaintes et rĂ©clamations. Pour l’historien Santos JuliĂĄ, l’État aurait dĂ» accorder plus de moyens aux bibliothĂšques et aux archives plutĂŽt que de privatiser la mĂ©moire des victimes en confiant aux familles et aux associations les tĂąches de recherche, de localisation et d’identification des dĂ©pouilles [59]. 15 Dans ce contexte, les conditions de travail diffĂšrent fortement en fonction de la rĂ©gion dans laquelle on mĂšne ses recherches elles sont ainsi trĂšs bonnes en Catalogne, oĂč l’engagement financier des collectivitĂ©s rĂ©pond Ă  une demande mĂ©morielle importante de la sociĂ©tĂ©. Au niveau central, les Archives gĂ©nĂ©rales de l’administration AGA, situĂ©e Ă  AlcalĂĄ de Henares, dans les environs de Madrid, sont submergĂ©es par les archives des diffĂ©rents ministĂšres. Celui du Travail et des affaires sociales, par exemple, doit conserver entre ses murs des mĂštres linĂ©aires de documentation en attendant que celle-ci puisse ĂȘtre transfĂ©rĂ©e et traitĂ©e Ă  l’AGA. En juin 2015, une protestation collective est Ă©mise par la plateforme Commission pour la vĂ©ritĂ© », dont font par exemple partie l’Association nationale des archivistes, des bibliothĂ©caires, des archĂ©ologues et des documentalistes ANABAD et les Fondations 1er Mai et Francisco Largo Caballero. Son slogan affirme qu’ il n’y a pas de transparence sans archives, et d’archives sans archivistes ». Afin de faire la lumiĂšre sur le passĂ© rĂ©cent de l’Espagne et de garantir un fonctionnement dĂ©mocratique, les services d’archives doivent ĂȘtre dotĂ©s de moyens leur permettant de fonctionner et de garantir l’accĂšs des citoyens Ă  la documentation qu’ils conservent [60]. Ce manque de moyens structurel, qui a des effets considĂ©rables sur le quotidien des se double de façon plus ponctuelle de dĂ©cisions idĂ©ologiques pour le moins contestables. Que dire par exemple de la dĂ©cision prise en Conseil des ministres le 15 octobre 2010, classifiant les archives du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres au motif que leur consultation pouvait porter atteinte Ă  la sĂ©curitĂ© de l’État mais qui n’a pas Ă©tĂ© publiĂ©e au Journal officiel et n’a jamais Ă©tĂ© justifiĂ©e par l’administration [61] ? MalgrĂ© la protestation Ă©mise par un collectif rassemblant trois cents historiens originaires de dix-sept pays diffĂ©rents [62], il est devenu impossible d’accĂ©der Ă  la totalitĂ© des archives diplomatiques de la Seconde Guerre mondiale c’est un archiviste qui, au vu de la demande de l’usager, sĂ©lectionne drastiquement la documentation qui lui paraĂźt pertinente et consultable. Enfin, certains fonds restent peu accessibles la tel celui de la Fondation nationale Francisco Franco. Cette institution, créée en 1976 pour conserver les archives personnelles du dictateur et faire connaĂźtre [sa] mĂ©moire et [son] Ɠuvre », est toujours prĂ©sidĂ©e par sa fille, Carmen Franco Polo [63]. Les 30 000 documents qu’elle possĂšde, dans un appartement meublĂ© Ă  la gloire du dictateur, sont accessibles la Ă  partir d’un seul poste de consultation et sans qu’aucun inventaire n’ait prĂ©alablement Ă©tĂ© mis Ă  sa disposition [64]. Aperçu des fonds d’archives accessibles 16Il serait impossible de rendre compte ici de la totalitĂ© des fonds d’archives relatifs Ă  la guerre civile et au franquisme, estimĂ© au milieu des annĂ©es 2000 Ă  765 par la Commission interministĂ©rielle pour l’étude de la situation des victimes de la guerre civile et du franquisme ». Nous renvoyons au rapport rĂ©digĂ© par celle-ci, relativement dĂ©taillĂ© mais portant essentiellement sur la documentation touchant Ă  la rĂ©pression [65]. Nous souhaiterions nĂ©anmoins signaler ici quelques-uns des outils pouvant faciliter le travail des Les plus prĂ©cieux proposent des bases de donnĂ©es permettant de localiser les documents conservĂ©s dans les centres d’archives publics espagnols et latino-amĂ©ricains [66] le Portail des archives espagnoles » PARES [67] et le Guide des archives espagnoles et latino-amĂ©ricaines » [68]. 17 La rubrique archives » du portail MĂ©moire historique », hĂ©bergĂ© par le gouvernement espagnol, indique quant Ă  elle dans quels fonds d’archives le citoyen peut rechercher des informations relatives aux victimes de la guerre civile et de la dictature [69]. Ceux-ci peuvent dĂ©pendre tant des ministĂšres de la Culture, de l’IntĂ©rieur, de l’Économie et des Administrations publiques que de la DĂ©fense [70]. Rubrique archives » du portail MĂ©moire historique », hĂ©bergĂ© par le gouvernement espagnol. © Droits rĂ©servĂ©s. Rubrique archives » du portail MĂ©moire historique », hĂ©bergĂ© par le gouvernement espagnol. © Droits rĂ©servĂ©s. 18 Sont ainsi recensĂ©s tous les fonds d’archives et les ressources documentaires mis Ă  disposition de l’usager par le ministĂšre de la Culture, parmi lesquels 19 le Centre documentaire de la mĂ©moire historique » Centro Documental de la Memoria HistĂłrica situĂ© Ă  Salamanque, il a pour mission de rĂ©unir et de rendre accessibles tous les fonds archivistiques et bibliographiques relatifs Ă  la guerre civile, Ă  la dictature et Ă  la transition politique [71]. Notons qu’une partie des inventaires des fonds d’archives sont consultables sur internet [72] ; Les affiches de la guerre civile espagnole » [73] collection rassemblant 2 280 affiches Ă©manant des deux camps, conservĂ©es au Centre documentaire de la mĂ©moire historique ; Militaires et membres des forces de l’ordre public de la Seconde RĂ©publique » [74] base de donnĂ©es recensant les noms de plus de 350 000 personnes ayant combattu dans les rangs de l’armĂ©e rĂ©publicaine. Il est possible de rĂ©aliser une recherche Ă  partir des deux noms de famille et du prĂ©nom de la personne concernĂ©e [75] ; les Archives rouges » [76] fonds contenant quelque 3 000 photographies commandĂ©es pendant le conflit par la Junte de Madrid pour dĂ©noncer les dĂ©sastres de la guerre civile » ; le Portail des mouvements migratoires ibĂ©ro-amĂ©ricains [77] » base de donnĂ©es relatives Ă  l’émigration espagnole vers les pays latino-amĂ©ricains. 20PrĂ©sentons pour terminer deux fonds d’archives spĂ©cifiques qui, tous deux, illustrent l’une des principales tendances historiographiques, Ă©voquĂ©es plus haut, Ă©tudiant la rĂ©pression franquiste en se focalisant sur les individus. Les Archives des Brigades internationales 21En 1995 est créée l’Association des amis des Brigades internationales, dĂ©sireux de rĂ©cupĂ©rer la mĂ©moire historique [de l’organisation] en rĂ©unissant, en organisant et en conservant le plus de sources possibles, que celles-ci soient Ă©crites ou orales, afin de documenter le rĂŽle jouĂ© par les Brigades durant la guerre civile [78] ». Il s’agit notamment de susciter et de recueillir les dons de particuliers, ainsi que d’enregistrer le tĂ©moignage d’anciens brigadistes. En 1998 est ainsi créé le Centre d’études et de documentation des Brigades internationales CEDOBI, hĂ©bergĂ© par les Archives provinciales d’Albacete [79]. Le site internet du centre, clair et relativement bien construit met Ă  la disposition du grand public de nombreux outils. Dans une rubrique archives », on trouvera ainsi des inventaires dĂ©taillĂ©s des documents contenus dans les diffĂ©rents fonds documentaires ainsi qu’un nombre important de ressources digitales, tels que des entretiens rĂ©alisĂ©s avec d’anciens brigadistes. Les Archives du Parti communiste espagnol PCE [80] 22 L’histoire de ce fonds reflĂšte le destin du camp rĂ©publicain Ă  la fin de la guerre civile dĂšs le mois de dĂ©cembre 1938 se pose le problĂšme de la sauvegarde de la documentation du parti, face Ă  l’avancĂ©e inexorable des troupes franquistes. Au mois de janvier 1939, le secrĂ©taire du ComitĂ© central, Pedro Checa, donne l’ordre d’évacuer les archives de la ville de Barcelone, les franquistes ayant pĂ©nĂ©trĂ© en Catalogne. Les archives sont transportĂ©es Ă  Figueras puis en France entre le 6 et le 8 fĂ©vrier, oĂč elles sont finalement dĂ©couvertes par des gendarmes français. Au mĂȘme moment, Lucio Santiago reçoit l’ordre de dĂ©truire la documentation qui se trouve toujours Ă  Madrid. Les archives qui ne sont ni dĂ©truites, ni envoyĂ©es en France seront saisies par la DERD. Ainsi, Ă  la fin de la guerre, les seuls documents qui restent sont ceux de l’Internationale communiste ou ceux qui avaient Ă©tĂ© envoyĂ©s Ă  Moscou durant la guerre. En septembre 1950, le ministre de l’IntĂ©rieur français, Jules Moch, dĂ©clare le PCE illĂ©gal et ordonne l’arrestation de ses cadres une partie de la documentation restĂ©e sur le sol français est microfilmĂ©e dans la prĂ©cipitation et transfĂ©rĂ©e en TchĂ©coslovaquie, en Roumanie et en URSS. En 1977, lorsque le PCE est Ă  nouveau lĂ©galisĂ© en Espagne, il tente de rassembler toute la documentation restante pour ce faire, les Archives historiques du PCE sont créées en 1980 [81]. Le fonds, parcellaire, est de consultation difficile puisqu’il a Ă©tĂ© constituĂ© sans que ne prĂ©vale une logique de classement archivistique ; par ailleurs, les informations envoyĂ©es par les membres de l’intĂ©rieur » se trouvant en Espagne Ă  l’étranger pendant la dictature sont souvent codĂ©es. Notons qu’aucun instrument de consultation du catalogue n’est accessible sur internet. Site Internet des archives du Parti communiste espagnol. © Droits rĂ©servĂ©s. Site Internet des archives du Parti communiste espagnol. © Droits rĂ©servĂ©s. 23 Le cas du franquisme est un exemple emblĂ©matique des enjeux politiques, juridiques et mĂ©moriels que les archives peuvent prĂ©senter. Les difficultĂ©s entourant leur conservation et leur communication depuis la transition dĂ©mocratique, voire depuis 1936, attestent d’une mĂ©moire divisĂ©e de l’histoire rĂ©cente de l’Espagne et du maintien d’un usage trĂšs politique de celle-ci. L’affaire des papiers de Salamanque » est significative dans la mesure oĂč, en janvier 2013 encore, le Tribunal constitutionnel a rejetĂ© la demande prĂ©sentĂ©e par le gouvernement rĂ©gional de Castille-et-LĂ©on, qui ne cessait de rĂ©clamer le retour des archives Ă  Salamanque au titre de la nĂ©cessaire cohĂ©sion du fonds documentaire. La permanence des tensions entourant la gestion des archives, l’hypermnĂ©sie » qui touche l’Espagne depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, le ton toujours polĂ©mique des dĂ©bats et le durcissement des clivages historiographiques tendent Ă  montrer que la mĂ©moire de la guerre civile et de la dictature ne cesse de reproduire les divisions du conflit lui-mĂȘme [82]. Ces questions ne sont pas spĂ©cifiques Ă  l’Espagne, mais le dĂ©calage chronologique vis-Ă -vis des autres pays europĂ©ens frappe ; il s’explique probablement par le fait que dans ce pays, la guerre contre les fascismes europĂ©ens y a Ă©tĂ© perdue. Tandis qu’ailleurs on a mis en place, aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, des mĂ©canismes juridiques de reconnaissance des victimes, c’est ici l’État franquiste qui a opĂ©rĂ© de cette façon au bĂ©nĂ©fice des caĂ­dos » les martyrs » tombĂ©s dans le camp franquiste et ensuite cĂ©lĂ©brĂ©s par la dictature et contre la terreur rouge ». En Espagne, la question du rĂšglement des comptes du passĂ© se pose ainsi de façon rĂ©currente [83]. Notes [1] Javier Cercas, L’imposteur roman, traduit par Elisabeth Beyer et traduit par Aleksandar Grujičić, Arles, Actes Sud, 2015. [2] [3] Élodie Richard et Charlotte Vorms, Transition historiographique ? », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d’histoire, juillet-septembre 2015, n° 127, no 3, p. 13-41. [4] Antonio GonzĂĄlez Quintana, PolĂ­ticas archivĂ­sticas para la defensa de los derechos humanos actualizaciĂłn y ampliaciĂłn del informe elaborado para la UNESCO y el Consejo Internacional de Archivos 1995 sobre gestiĂłn de los archivos de los servicios de seguridad del estado de los desaparecidos regĂ­menes represivos, Santiago de Compostela, FundaciĂłn 10 de Marzo, 2009. [5] L’histoire acadĂ©mique, le mouvement association dit de la rĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire historique » et un rĂ©visionnisme nĂ©o-franquiste rivalisent. Mercedes Yusta Rodrigo, El pasado como trauma Historia, memoria y "recuperaciĂłn de la memoria histĂłrica" en la España actual », Pandora. Revue d’études hispaniques, 2014, no 12, p. 23-41. [6] GeneviĂšve Dreyfus-Armand, Les traces archivĂ©es du passĂ© enjeux de mĂ©moire », MatĂ©riaux pour l’histoire de notre temps, 2003, vol. 70, no 1, p. 84-86. [7] En revanche, les descriptions des diffĂ©rents fonds d’archives abondent, que ceux-ci soient provinciaux et rĂ©gionaux. [8] Maria JosĂ© TurriĂłn GarcĂ­a, Les archives de la guerre civile espagnole », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d’histoire, 2015, no 127, p. 269-271. [9] Antonio GonzĂĄlez Quintana, Fuentes para el estudio de la represiĂłn franquista en el Archivo HistĂłrico Nacional, SecciĂłn Guerra Civil », Espacio, tiempo y forma. Serie V, Historia contemporĂĄnea, 1994, no 7, p. 479-508. ; Maria JosĂ© TurriĂłn GarcĂ­a, La biblioteca de la SecciĂłn Guerra Civil del Archivo histĂłrico Nacional Salamanca », BoletĂ­n de la ANABAD, 1997, vol. 47, no 2, p. 89-114. [10] Decreto creando la DelegaciĂłn del Estado para RecuperaciĂłn de Documentos », BoletĂ­n Oficial del Estado, n° 553, 27/04/1938, p. 6 986-6 987. [11] Il s’agit du siĂšge actuel du Centre documentaire de la mĂ©moire historique qui, comme nous le verrons, rassemble dĂ©sormais une grande partie des archives relatives Ă  la guerre civile. [12] Cette politique archivistique est rĂ©gie par un texte datant de 1901 et retouchĂ© en 1948 Reglamento de RĂ©gimen y Gobierno de los Archivos del Estado, aprobado en 1901 » et Decreto de 24 de julio, de 1947, sobre OrdenaciĂłn de los Archivos y Bibliotecas y del Tesoro histĂłrico-documental y bibliogrĂĄfico ». Mariona Corominas Noguera, Los archivos en el rĂ©gimen franquista la memoria histĂłrica de una etapa polĂ­tica », Entelequia revista interdisciplinar, 2008, no 7, p. 281-299. [13] Il s’agissait notamment de conserver et de classer les documents ecclĂ©siastiques et monastiques saisis dans le cadre de la politique de dĂ©samortissement », qui consistait Ă  mettre aux enchĂšres publiques des terres et des biens improductifs pour permettre l’augmentation de la richesse nationale et la constitution d’une bourgeoisie et d’une classe moyenne de travailleurs propriĂ©taires. Cf. Luis Miguel de la Cruz Herranz, Panorama de los archivos españoles durante el siglo XIX y primer tercio del siglo XX », dans Generelo Lanaspa JosĂ© Juan, Moreno LĂłpez Ángeles et Alberch i Fugueras Ramon eds., Historia de los archivos y de la ArchivĂ­stica en España, Valladolid, Universidad de Valladolid, Secretariado de Publicaciones e Intercambio Editorial, 1998, p. 119-160. [14] Eduardo GonzĂĄlez Calleja, "RĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire" et lĂ©gislation en Espagne. Chronique des controverses politiques et acadĂ©miques », MatĂ©riaux pour l’histoire de notre temps, mai 2014, n° 111-112, no 3, p. 5-16. [15] Le dĂ©veloppement suivant est empruntĂ© Ă  Élodie Richard et Charlotte Vorms, Transition historiographique ? », art. cit. [16] L’ouvrage le plus connu est celui de Hugh Thomas, The Spanish Civil War, Reprint., London, Eyre & Spottiswoode, 1961. [17] Ricardo de la Cierva, Historia de la guerra civil española, Madrid, San MartĂ­n, 1969. [18] Élodie Richard et Charlotte Vorms, Transition historiographique ? », art. cit. [19] François Godicheau, La guerre civile espagnole, enjeux historiographiques et patrimoine politique », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d’histoire, juillet-septembre 2015, n °127, no 3, p. 59-75. [20] Ángel Viñas vient d’intervenir dans un colloque qui se tient Ă  Madrid, intitulĂ© Los archivos para la historia del siglo XX ». Los archivos del franquismo, decisivos para la democracia », El PaĂ­s, 17/11/1979. [21] Walther L. Bernecker, Los papeles de la discordia la polĂ©mica en torno al Archivo de la Guerra Civil », 2007, p. 25-44 ; MarĂ­a Monjas Eleta, El tratamiento informativo del traslado de documentos del Archivo de la Guerra Civil de Salamanca a Cataluña en El Norte de Castilla y El Mundo de Castilla y LeĂłn », dans SalomĂ© Berrocal Gonzalo dir., Periodismo polĂ­tico nuevos retos, nuevas prĂĄcticas actas de las comunicaciones presentadas en el XVII Congreso Internacional de la SEP, 5 y 6 de mayo de 2011, Valladolid, universitĂ© de Valladolid, 2011, p. 709-731 [22] [23] C’est la rĂ©ponse formulĂ©e par la hiĂ©rarchie militaire Ă  la demande de l’historien visant Ă  obtenir l’accĂšs Ă  certains fonds d’archives. Francisco Espinosa Maestre, Tiempo de historia, tiempo de memoria El fenĂłmeno de la "memoria histĂłrica" en España 1996-2010 », Pliegos de Yuste. Revista de cultura y pensamiento europeos, 2010, no 11, p. 13-16. [24] Élodie Richard et Charlotte Vorms, Transition historiographique ? », art. cit. [25] Comisiones obreras est une confĂ©dĂ©ration syndicale créée clandestinement dans les annĂ©es 1960 par le Parti communiste espagnol et des militants catholiques opposĂ©s au rĂ©gime pour proposer une alternative aux seuls syndicats autorisĂ©s, dits verticaux », qui mĂȘlaient travailleurs et patrons. Cf par exemple Ruiz GonzĂĄlez David dir., Historia de Comisiones Obreras 1958-1988, Barcelone, Siglo XXI de España Editores, 1994. [26] Eduardo GonzĂĄlez Calleja, "RĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire" et lĂ©gislation en Espagne. Chronique des controverses politiques et acadĂ©miques », art. cit. [27] JuliĂĄn Casanova, El pasado oculto fascismo y violencia en AragĂłn 1936-1939, 1a ed., Madrid, Siglo XXI de España, 1992. [28] M. Yusta Rodrigo, El pasado como trauma », art. cit. [29] StĂ©phane Michonneau, Espagne. Les fantĂŽmes de la guerre civile et du franquisme », art. cit. [30] M. Yusta Rodrigo, El pasado como trauma », art. cit. [31] Élodie Richard et Charlotte Vorms, Les historiens pris dans les conflits de mĂ©moire », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d’histoire, juillet-septembre 2015, n° 127, no 3, p. 3-12. [32] Danielle Rozenberg, MĂ©moire, justice et... raison d’État dans la construction de l’Espagne dĂ©mocratique », HistoirePolitique, [en ligne], septembre-octobre 2007, n° 2, . [33] L’expression de mĂ©moire historique » y dĂ©signe l’histoire des victimes par opposition Ă  celle des bourreaux. M. Yusta Rodrigo, El pasado como trauma », art. cit. [34] S. Michonneau, Espagne. Les fantĂŽmes de la guerre civile et du franquisme », art. cit. [35] La rue ne retrouvera son nom initial rue de Gibraltar » qu’en 2011. [36] A. GonzĂĄlez Quintana, Los archivos de la represiĂłn en los procesos de transiciĂłn polĂ­tica dimensiĂłn de un problema social que supera los lĂ­mites de la archivĂ­stica, Buenos Aires, 1997 [ [37] Emilio Silva, Les tĂąches qu’il reste Ă  faire », El PaĂ­s, 15/12/2002. 15 dĂ©cembre 2002, consultĂ© le 13 janvier 2016. [38] GeneviĂšve Dreyfus-Armand, Les traces archivĂ©es du passĂ© », art. cit. [39] Ley 52/2007, de 26 de diciembre, por la que se reconocen y amplĂ­an derechos y se establecen medidas en favor de quienes padecieron persecuciĂłn o violencia durante la guerra civil y la dictadura”, BOE n° 310, 27/12/2007, pp. 53 410-53 416. [40] E. GonzĂĄlez Calleja, "RĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire" et lĂ©gislation en Espagne. Chronique des controverses politiques et acadĂ©miques », art. cit. [41] [42] Sophie Baby, Sortir de la guerre civile Ă  retardement le cas espagnol », Histoire Politique, [en ligne], novembre-dĂ©cembre 2007, no 3, ; Sophie Baby, VĂ©ritĂ©, justice, rĂ©paration de l’usage en Espagne de principes internationaux », MatĂ©riaux pour l’histoire de notre temps, 21 mai 2014, n° 111-112, no 3, p. 25-33. [43] Élodie Richard et Charlotte Vorms, Transition historiographique ? », art. cit. [44] 44 [45] AttaquĂ©e par la presse espagnole de droite, la directrice de la chaire de MĂ©moire historique », l’historienne Mirta NĂșñez DĂ­az-Balart, a dĂ©cidĂ© en fĂ©vrier dernier de renoncer Ă  apporter son expertise Ă  la mairie de Madrid, jugeant que les conditions de sĂ©rĂ©nitĂ© nĂ©cessaires Ă  la rĂ©alisation d’un travail scientifique n’étaient pas rĂ©unies. Cf. par exemple . [46] Manel Risques Corbella, Archivos y fuentes documentales del mundo concentracionario y penintenciario español », 2003, p. 251-266. [47] Conxita Mir CurcĂł, Vivir es sobrevivir justicia, orden y marginaciĂłn en la Cataluña rural de posguerra, 1a ed., Lleida, Milenio, 2000. [48] Oscar J. RodrĂ­guez Barreira, Vivir y narrar el Franquismo desde los mĂĄrgenes », 2013, p. 11-28. Mercedes Yusta Rodrigo, Le premier franquisme vu d’en bas » », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d’histoire, juillet-septembre 2015, n° 127, no 3, p. 231-244. [49] Angela Cenarro Lagunas, La Historia desde abajo del Franquismo », 2013, p. 29-44. ; JosĂ© MarĂ­a Gago GonzĂĄlez, Las fuentes orales y el exilio », Migraciones & Exilios Cuadernos de la AsociaciĂłn para el estudio de los exilios y migraciones ibĂ©ricos contemporĂĄneos, 2007, no 8, p. 121-135. ; JosĂ© MarĂ­a Gago GonzĂĄlez et Pilar DĂ­az SĂĄnchez, La construcciĂłn y utilizaciĂłn de las fuentes orales para el estudio de la represiĂłn franquista », Hispania Nova. Revista de historia contemporĂĄnea, 2006, no 6, p. 91 . [50] Chaque centre d’archives provinciales, ou presque, a publiĂ© un ouvrage de ce type ; voir par exemple Carlos Alvarez GarcĂ­a, Responsabilidades polĂ­ticas y libertad vigilada el caso de Soria fuentes documentales conservadas en el Archivo HistĂłrico Provincial 1937-1972 », dans El franquismo, el rĂ©gimen y la oposiciĂłn actas de las IV Jornadas de Castilla-La Mancha sobre InvestigaciĂłn en Archivos Guadalajara, 9-12 noviembre 1999, vol. 2, Guadalajara, ANABAD Castilla-La Mancha, 2000, p. 599-620 ; Chris Madsen, Fuentes documentales de la DelegaciĂłn de Hacienda en el Archivo HistĂłrico Provincial de Ciudad Real durante la Guerra civil », dans AlĂ­a Miranda Francisco, Valle Calzado del Angel RamĂłn et Morales Encinas Mercedes Olga eds., La guerra civil en Castilla-La Mancha, 70 años despuĂ©s actas del Congreso Internacional, Servicio de Publicaciones, 2008, p. 133-148 ; Blanca Pascual Gonzalo, Fondos documentales para el estudio del franquismo en el Archivo HistĂłrico Provincial de Albacete », dans El franquismo, el rĂ©gimen y la oposiciĂłn
, op. cit., p. 451-484. ; MarĂ­a de la Almudena Serrano Mota, Fuentes documentales para el estudio del franquismo en el Archivo HistĂłrico Provincial de Cuenca », ibid., p. 417-430. ; Elvira Valero de la Rosa, La represiĂłn de la masonerĂ­a al tĂ©rmino de la Guerra Civil en los documentos del Archivo HistĂłrico Provincial de Albacete », Anaquel boletĂ­n de libros, archivos y bibliotecas de Castilla-La Mancha, 2011, no 51, p. 33-34. [51] Mercedes Yusta Rodrigo, El pasado como trauma », art. cit. [52] AmĂ©lie Nuq, La rééducation des jeunes dĂ©viants dans les maisons de redressement de l’Espagne franquiste 1939-1975, thĂšse soutenue le 19 novembre 2012 Ă  l'universitĂ© de Provence. [53] François Godicheau, La guerre civile espagnole, enjeux historiographiques et patrimoine politique », art. cit. [54] [55] [56] [57] [58] Ley 16/1985, de 25 de junio, del Patrimonio HistĂłrico Español, BOE n° 155, 29/06/1985, p. 20 342-20 352. [59] Eduardo GonzĂĄlez Calleja, "RĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire" et lĂ©gislation en Espagne. Chronique des controverses politiques et acadĂ©miques », art. cit. [60] [61] D’aprĂšs les historiens Juan Carlos Pereira et Carlos Sanz, la dĂ©cision de classifier des fonds contenant des documents jugĂ©s sensibles doit ĂȘtre replacĂ©e dans le contexte de la rĂ©vĂ©lation du fait que des vols de la CIA Ă  destination de Guantanamo avaient fait escale et Espagne, et de l’éclatement de l’affaire fronteras historiadores que abren nuevas vĂ­as. DiĂĄlogo con Juan Carlos Pereira y Carlos Sanz, consultĂ© le 13 janvier 2016. [62] [63] 63 [64] Une polĂ©mique est nĂ©e en 2002 autour de la question des aides publiques reçues par la Fondation nationale Francisco Franco » pour l’aider, comme d’autres structures conservant des archives, Ă  Ă©tablir un classement informatisĂ© de ses fonds. [65] Le rapport distingue les fonds dĂ©pendant des ministĂšres de la Justice, de l’IntĂ©rieur, de la DĂ©fense, de la Justice et des Affaires Ă©trangĂšres, ainsi que des CommunautĂ©s autonomes, des administrations locales et d’entitĂ©s privĂ©es. [66] [67] [68] [69] [70] Notons qu’au moment oĂč cet article a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©, en janvier 2016, aucun des liens devant faciliter les dĂ©marches de l’usager auprĂšs du ministĂšre de l’IntĂ©rieur pour consulter des documents ne fonctionnait. [71] Maria JosĂ© TurriĂłn GarcĂ­a, Les archives de la guerre civile espagnole », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d’histoire, 2015, no 127, p. 269-271. [72] [73] 73 À l’adresse internet indiquĂ©e, on trouve une description gĂ©nĂ©rale de ce fonds iconographique mais pas d’inventaire, en revanche. [74] [75] [76] [77] [78] Ana PĂ©rez, Julia RodrĂ­guez Cela et Gemma Calatayud Arcos, La memoria de las Brigadas Internacionales a travĂ©s de la DocumentaciĂłn recogida por la AsociaciĂłn de Amigos de las Brigadas Internacionales AABI », DocumentaciĂłn de las ciencias de la informaciĂłn, 2013, no 36, p. 85-102. [79] [80] Victoria Ramos, La represiĂłn franquista en el archivo histĂłrico del PCE », Hispania Nova Revista de historia contemporĂĄnea, 2007, no 7, p. 81. [81] Elles se trouvent Ă  l’adresse suivante Biblioteca HistĂłrica MarquĂ©s de Valdecilla de la Universidad Complutense de Madrid, C/Noviciado, 3, Madrid. [82] Élodie Richard et Charlotte Vorms, Transition historiographique ? », art. cit. [83] Eduardo GonzĂĄlez Calleja, "RĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire" et lĂ©gislation en Espagne. Chronique des controverses politiques et acadĂ©miques », art. cit.

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